

Panégyrique de Louis XVI1
A ce roi né pour l’exemple
Et le bonheur des Français,
Peuples, élevez un temple
Et gravez-y ses bienfaits.
Puisse en être la prêtresse
Et lui porter tous nos vœux,
Cette charmante princesse
Qui le rend lui-même heureux2.
Il est clément, il est juste,
Il est sage autant que bon3 ;
Il a les vertus d’Auguste,
Lorsqu’il en quitte le nom4 ;
Mais ce titre à la romaine
Dont il est si peu jaloux,
Il faut bien qu’il le reprenne
Quand nous le lui rendons tous.
Tout s’ennoblit, tout s’épure,
Tout s’agrandit sous ses lois ;
Au vice il rend sa roture,
A l’honneur il rend ses droits ;
Il rétablit à Versailles
Et la décence et les mœurs5,
Et déjà même Noailles
Dit du bien des grands seigneurs.
Viens, déité de la France,
Gaîté de nos bons aïeux,
Non celle dont la Régence
Arma les caustiques jeux ;
Mais toi, dont fut le modèle
Le bien-aimé de Paris,
Qui tutoyait Gabrielle
Et jurait ventre-saint-gris.
Déjà je vois reparaître
Maurepas6, ton favori,
Jadis l’ami de son maître
Et le fléau de l’ennui ;
On sait qu’il perdit sa place
Un beau jour pour avoir ri
Et que pendant sa disgrâce
Tu fus toujours avec lui.
Ministres, laissez-moi rire,
La Reine nous l’a permis ;
Ne craignez point la satire
Et vivez tous bons amis ;
La triste philosophie
Nous ennuya trop longtemps,
Pardonnez à la folie
Quelques couplets innocents.
Numéro $1368
Année 1774
Sur l'air de ... Ton humeur est, Catherine,
Description
6 x 8
Références
Raunié, IX 4-8 - F.Fr.13652, p.261-63
Mots Clefs Espoir dans le nouveau règne, Louis XVI, littérature officielle, Maurepas