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Epitaphe de M. le duc d’Orléans

Epitaphe de M. le duc d’Orléans,

premier prince du sang,

mort le 4 février 1752

Illustre pénitent dont la vie angélique

Et les rares vertus enchantent l’univers,

Dans ce temple divin, sous ce sacré portique,

Tu consacres à Dieu, et tes chants, et tes vers.

Éloigné de la cour, d’un Roi dont l’indolence

Accorde à son ministre un pouvoir souverain,

Tu ne vois que de loin l’État en décadence,

Le peuple languissant à qui tu tends la main.

Mais que vois-je, grand Dieu ! la parque impitoyable

Fait connaître aux mortels qu’il n’est rien de durable,

Que toutes les grandeurs s’éclipsent au tombeau.

Quelle sérénité dans ces instants affreux !

Quelle constance inouïe ! Ô prodige admirable !

Aux pieds de l’Éternel tu fixes enfin tes yeux,

Et du fond de ton cœur à cet être adorable,

En l’invoquant tu dis ces mots pleins de candeur :

Tu vois le triste état où est réduit la France,

Prends pitié de son sort, deviens son protecteur.

Tu connais de son Roi la bonté, la clémence,

Arrache de ses yeux le bandeau séducteur ;

Écarte loin de lui le monstre qui l’encense

Et qui cherche à plonger le poignard dans son cœur.

Numéro
$7356


Année
1752 février




Références

F.Fr.10479, f°52


Notes

Commentaire sur le fait divers en $7357