Sans titre
Trente-neuf joints à zéro1
,
Si j’entends bien mon numéro,
N’ont jamais pu faire quarante2
.
D’où je conclus, troupe savante,
Qu’ayant à vos côtés admis
Clermont, cette masse pesante,
Ce digne cousin de Louis,
La place est encore vacante3
.
- 1Le comte de Clermont était loin de briller par l’esprit, et lorsqu’il se fit recevoir à l’Académie française, le poète Roy lui décocha l’épigramme suivante.
- 2L'élection du comte de Clermont fit scandale. On a gardé le souvenir d'une épigramme qui valut, dit-on, quelques coups de bâton au poète Roy (Collé).
- 3Le prince paya cette épigramme au moyen d’une volée de coups de bâton qu’il fit administrer au poète par un nègre, ce qui fit dire sans doute à quelque mauvais plaisant que c’était une vengeance pleine de noirceur. Au surplus le nègre n’y alla pas de main morte : le pauvre Roy fut laissé sur le carreau. [Note de Henri Bonhomme dans son édition de Collé. On dit même qu'il en mourut peu après] Mais Polinger dans sa thèse sur Roy (p.85-87) démonte cette légende de manière convaincante: "The evidence points to the conclusion that the bastonade probably never took place."
Collé, I,383 - Arsenal 3128, f°190r et f°360r