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Sur M. de la Vrillière

Sur M. de La Vrillière1
Ministre sans talent et sujet sans vertu,
Homme plus avili qu’un mortel ne peut être,
Pour te retirer, dis, réponds donc, qu’attends-tu ?
Je le vois : qu’on te jette enfin par la fenêtre.

 

Ministre sans talent ainsi que sans vertu,

couvert d'opprobre, autant qu'on le peut être,

retire-toi donc ; attends-tu

qu'on te jette par la fenêtre ?

(Baudeau)

  • 1« On s’impatiente de ne pas voir dans le ministère les changements dont on se flattait. Depuis la démission du duc d’Aiguillon tout est au même état. Voici des espèces d’épigrammes ou couplets qui courent en attendant et caractérisent le vœu public, s’ils n’annoncent pas un grand génie dans le satirique. » (Mémoires secrets. Pour présenter $1382-1385) Le duc de la Vrillière devait conserver ses fonctions une année encore ; mais, dès le mois de juillet, M. de Boynes avait été obligé de donner sa démission ; l’abbé Terray et le chancelier Maupeou furent disgraciés et exilés, le 24 août. « Notre jeune monarque, écrivait alors Hardy, pouvait‑il mieux célébrer l’anniversaire de la naissance et de la fête d’un de ses plus illustres prédécesseurs qu’en répandant l’allégresse et la consolation dans tous les cœurs… On voyait avec la plus vive satisfaction que cet événement tant désiré allait ranimer les premiers sentiments que le peuple de la capitale avait témoignés à son nouveau maître pendant son séjour au château de la Muette, sentiments dont l’activité avait été malheureusement suspendue et comme ralentie par les bruits qu’avaient fait répandre des personnes mal intentionnées que Sa Majesté ne changerait absolument rien aux dispositions qu’avait faites le feu Roi son aïeul. » (R)

Numéro
$1382


Année
1774




Références

Raunié, IX,34 - F.Fr.13652, p.228 - Mémoires secrets, IV, 606 (manque le dernier vers) - Marseille BM, MS 533, f°5v - Baudeau (Revue rétrospective, 1834, VII, p.83)