Sans titre
Ha ça vla qu’est donc bâclé
Vla l’Dauphin dans menage
Le Bon Dieu s’en est mêlé
Ça doit faire un bon mariage
Il va faire un tas d’enfants
Mais n’y a jamais trop d’honnêtes gens1 (bis).
J’avons pris la liberté,
Dauphine, en fiolant l’rogome
De boire à votre santé,
Sans oublier Monsieur votre homme.
Vous aimez stépoux royal
Tout l’univers est vot rival. (bis)
Vous trouvez en notre Roi
Les entrailles d’un vrai père.
Je l’connaissons, c’est pourquoi
J’vous disons ça à not magnière
Et puisqu’il nous aime tous
Que ne fera-t-il pas pour vous ? (bis)
N’vous lassez pas d’admirer
La Reine et Memzels ses filles ?
Convnez qu’on ne peut entrer
Dans de plus meilleures familles.
Chez el’ l’esprit, la vertu
Y sont à bouche que veux-tu. (bis)
Maurice nous est alié
Par la gloire et la vaillance
Au gré de notre amiquié
Le vla le parent de la France
Dam’ quand on slie, y faut slier
Avec les gens de mem’mequier (bis)
J’gage qu’un boissiau d’rimeux
Vont l’étourdir de leur ramage
Et qu’ils vont cheux l’imprimeux
Mouler ton nom et hommage
Et pis, d’un esprit mal né
Vendront l’encens qu’ils t’ont donné (bis)
T’es tout d’meme que Louis
On t’endort pas d’une arangue,
Vos yeux n’sont pas éblouis
Par des discours qui n’ont qu’la langue
Le cœur seul peut plaire aux Dieux
J’vous of’ le mien, c’est pour vous deux (bis)
- 1Les dames de la Halle ont été à Versailles rendre hommage à Madame la Dauphine. On les a fait entrer dans l’antichambre, les portes de la chambre ouvertes, dans laquelle se promenait la Dauphine. On se préparait à bien rire. Mais la principale, nommée Mme Gelée harangua si bien et tout se passa avec tant de décence qu’on fut contraint d’admirer. On les fit dîner à quatre services ; on leur offrit du vin de Champagne ; elles l’acceptèrent et burent comme des Dames d’importance. Seulement chacune cinq petits coups à la santé du Roi, de la Reine, du Dauphin, de la Dauphine et de Mesdames. Puis on leur distribua beaucoup de confitures sèches qui étaient sur le fruit. Madame Gelée eut double part, et elles remontèrent dans les huit carrosses qui les avaient amenées.
F.Fr.15151, p.90-94 - BHVP, MS 555, f°93r-93v - Mazarine Castries 3989, p.257