Sans titre
Pour t’accabler, c’est vainement
Qu’on emploie les armes.
Tout restera sans mouvements
A l’aspect de tes charmes.
Exceptons-en les mirlitons
La faridondaine, la faridondon
Qui sortirons de leurs réduits
Tout brandis
A la façon de Barbari
Mon ami.
Le plus fier de tes ennemis
Certainement se brouille
S’il te prend jusqu’à tes habits
Et de tout te dépouille
Dès qu’il te verra les tétons
La faridondaine, la faridondon
Si blancs, si charmants, si ferme, si ronds.
Tu viendras bien à bout de lui
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
S’il t’attaque en vrai furibond
S’il vise de main mise,
Laisse aller corset et jupon
Et jusqu’à la chemise.
De Cléopâtre la leçon
La faridondaine, la faridondon
Il te faut en tout suivre ici
Biribi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Ainsi que toi, comme l’on dit,
Jeune, fraîche et jolie
De se faire voir sans habit
Ne crut être folie
Et s’en trouva très bien, dit-on,
La faridondaine, la faridondon
Reine, imite-la en ceci,
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Fût-on César, en te voyant
Si fraîche, si fleurie,
Tout stupéfait en t’admirant,
Reine de la Hongrie,
Hors de soi, te voyant le con,
La faridondaine, la faridondon
On ne songera qu’à son vit
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Par ce moyen tu resteras
Maîtresse de l’Autriche.
Ils reviendront ces fiers-à-bras
Sans que tu sois moins riche.
Monnaie fait tout, je dis que non.
La faridondaine, la faridondon
Le con fait tout, je dis que oui
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Ayez toujours devant les yeux,
Belle reine d’Hongrie,
Qu’ainsi tu réussiras mieux
Que d’user de tuerie
LE Prusse eût-il des légions
La faridondaine, la faridondon
Il sera par là déconfit
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
L’Empereur abandonnera
La plus belle espérance
Dès que tes appas il verra.
Adieu toute vaillance
Hors des jeux de Cupidon
La faridondaine, la faridondon
Où sera cocu ton mari
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Si le Roi de France une fois
Envisage tes charmes,
Charmé, vaincu, tout à la fois
Il mettra bas les armes,
Et plus enflammé qu’un tison
La faridondaine, la faridondon
Il quitera pour toi Mailly
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Grand Duc, allons, ayez du cœur.
La vaillance sans bornes
Vous pourra priver du malheur
D’être coiffé de cornes.
Soyez valeureux champion
La faridondaine, la faridondon
Et défendez votre pays
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Si vous flétrissez tant soit peu,
Adieu votre fortune,
Ne craignez ni l’eau, ni le feu
Répandez la pécune
Ou votre Reine à l’abandon
La faridondaine, la faridondon
Sera en proie à l’ennemi
Tout brandi
A la façon de Barbari
Mon ami.
Que si le courage vous faut,
Mettez-vous en prière,
Tâchez de fléchir le Très-Haut
Par quelque jeûne austère ;
Qu’il détourne de votre front
La faridondaine, la faridondon
Ce que portent tant de maris
Tout brandis
A la façon de Barbari
Mon ami.
Mazarine Castries 3987, p.403-08