Sans titre
Nice est donc pris par Conti ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Du héros chantons la gloire,
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Montalban, Villefranche aussi ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Avec tout leur territoire ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Château-Dauphin, Dieu merci,
Vraiment, ma commère, oui ;
Eternise sa méoie ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Demon de près a suivi ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Ce n’est pas moindre affaire.
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Le prince assiège Coni ?
Vraiment, ma commère, oui ;
C’est pour grossir son histoire ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Il a battu l’ennemi ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Chantons sa grande victoire,
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Le Sardaignois il eût pris ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Si on l’avait voulu croire ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Un cheval tué sous lui ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Une contusion noire ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui ;
Sa cuirasse en a pâti ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Il se relève de terre ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Vraiment, ma commère, oui.
Un nouveau dada fourni ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Il est vrai volontaire ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui ;
Courons sus, dit-il, amis ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Prenons jusqu’aux ratissoires ?
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Le ramoneur est transi ?
Vraiment, ma commère, oui ;
Droit à Turin allons boire,
Vraiment, ma commère, voire,
Vraiment, ma commère, oui.
Mazarine Castries 3989, p.18-21