

Éloge de Malesherbes1
Ah ! qu’on aime la bonhomie,
Qui dans ta grande âme s’allie
Aux grands talents ;
Tout Paris fête Malesherbe2,
Le plus grand et le moins superbe
Des revenants.
Jadis l’orateur qu’on renomme,
De l’exil revenant à Rome,
Eut même accueil :
Mais le Cicéron de la France3
De l’autre a toute l’éloquence
Sans son orgueil.
Amis, sa gloire l’embarrasse ;
Il faudra pourtant qu’il s’y fasse.
Mais filons doux ;
Et nous reposant sur l’histoire
Sans plus lui parler de sa gloire
Buvons-y tous.
A celui qui si bien conseille
Son maître, dont il a l’oreille,
Buvons aussi ;
A sa santé ! je vous la porte.
Mais disons que le diable emporte
On sait bien qui.
Numéro $1397
Année 1775
Auteur Saurin
Description
4 x 6
Notes
Cette pièce, que les Recueils manuscrits indiquent comme composée à l’occasion de la nomination de Malesherbes au ministère, était antérieure à cet événement, puisque Métra l’a transcrite dans sa Correspondance au mois de janvier, en l’attribuant à Saurin. (R) - En voici de M. Saurin pour M. de Malesherbes ; ils sont faits à table. Il y a du naturel et de la négligence (La Harpe)
Références
Raunié, IX,52-54 - F.Fr.13652, p.291-92 - Correspondance secrète, t.I, p.169-70 - La Harpe, CL, t.I, p.53-54
Mots Clefs Eloge de Malesherbes devenu ministre de la maison du Roi