

La fermeture des portes du Luxembourg
Pourquoi donc fermer la porte
De l’aimable Luxembourg1 ?
Critique, que vous importe ?
C’est qu’il plaît au Dieu d’amour.
Laissez là donc ce mystère,
Sans y creuser trop avant ;
Vénus ferme le derrière,
Mais elle ouvre le devant.
Il n’est donc plus qu’une porte
A l’aimable Luxembourg ;
Vénus, que le diable escorte,
Vient de nous jouer ce tour.
Pour punir cette déesse,
Il faudrait boucher le trou
Par où Cupidon s’empresse
De lui passer son bijou.
On dit que l’heure incommode
Qui ferme le Luxembourg,
Ouvre, suivant la méthode,
Le jardin du tendre amour.
C’est là que Vénus arrose,
Dans les transports les plus doux,
L’avide fond d’une rose,
Le plus cher de ses bijoux.
On voudrait, suivant l’exemple
De Vénus au Luxembourg,
Fermer de même le temple
Qu’elle ouvre au lubrique amour.
D’une entreprise si belle
J’ai le bon sens altéré ;
Quoi ! fermer une chapelle
Dont tout le monde a la clef !
C’est à tort que l’on s’écrie
Contre ma vive chanson :
Cette nuit une furie
M’en a soufflé le poison.
Aucun remords ne me presse,
Calmez-vous, mes chers amis :
Si c’est en dormant qu’on pèche,
Je rêvais quand je la fis.
Numéro $0117
Année 1716
Sur l'air de ... Ton humeur, Catherine
Description
5 x 8
Références
Raunié, II,41-44 - Clairambault, F.Fr.12696, p. 219-20 - Maurepas, F.Fr.12629, p.27-28
Mots Clefs duchesse de Berry, jardin du Luxembourg, fermeture