Sans titre
Passant qui que tu sois, arrête ici tes pas.
Louis le Grand n’est plus ; la mort par son trépas
Lui fait subir la loi d’un pouvoir arbitraire.
Il l’exerça sur nous d’une étrange manière
Chacun dans son état éprouva sa rigueur.
Aux uns il prit les biens, aux autres il prit l’honneur.
S’il eût encor vécu quelques mois davantage
Nous étions tous perdus ; tout était au pillage.
Heureusement pour nous, les rois dans leurs projets
Se trouvent à la mort égaux à leurs sujets,
Ainsi que nous soumis aux lois de la nature
Et quand ils ne sont plus, chacun dès ce moment
Sans crainte ni regret leur donne un coup de dent.
Passant, tu peux partir, que rien ne te re tienne.
Sinon pour ton destin récite cette antienne :
Qu’il repose, Seigneur, en paix,
Lui qui ne la donna jamais.
BHVP, MS 551, p.176-77
Ci-gît 1324