Aller au contenu principal

La Disgrâce du parlement Maupeou

La disgrâce du parlement Maupeou1
Quiconque a besoin de mortier,
Peut voir les consorts de Berthier2 ,
Leur crieur vient d’apprendre,
Eh bien ?
Qu’ils en ont à revendre ;
Vous m’entendez bien.

Dans leur état de discrédit,
Chacun revend son bel habit ;
Leur figure est trop plate,
Pour porter l’écarlate.

Les pauvres diables sont à bout,
Contraints de faire argent de tout,
Dans ce temps de froidure,
Ils vendent leur fourrure.

Ils méritent bien le mépris
Qu’on a pour eux dans tout Paris ;
Trop longtemps la vermine
A logé sous l’hermine.

On est sensible aux accidents
Qu’éprouvent les honnêtes gens ;
Mais tous coups sont risibles,
Eh bien ?
Sur les inamovibles ;
Vous m’entendez bien.

 

En tête du corps des goujats3

Marchent Leprêtre et Nicolas

L’un fripon, l’autre bête ;

Eh ! bien :

Tout le corps suit la tête

Vous m’entendez bien.

 

En bannissant les Dujoncquais

Blâmant le fier Beaumarchais

C’est par ce double crime

Eh ! bien

qu’ils ont creusé l’abîme,

Vous m’entendez bien.

 

 

  • 1Autres titres : Effets à vendre au vieux Louvre. Chanson contre les Inamovibles (Hardy) - Couplets sur la destruction du nouveau parlement (F.Fr.13652) - L’enthousiasme provoqué par le lit de justice était général dans la capitale et témoignait du discrédit dans lequel étaient tombés les membres du Parlement Maupeou. « Il n’était guère possible, remarque Hardy, de rendre les démonstrations de joie et d’allégresse qu’on avait vu éclater pendant cette mémorable journée qui se termina tout aussi bien qu’elle avait commencé, puisque le zèle et la satisfaction d’un grand nombre de Parisiens leur inspira d’illuminer encore la façade de leurs maisons dans différents quartiers. Nonobstant les défenses faites par la police on ne laisse pas que de tirer le soir et toute la nuit des fusées en pétard dans la cour du Palais ; on y fait aussi des feux de joie et des illuminations en différents endroits. » (R)
  • 2 Berthier de Sauvigny, premier président du Parlement. Maupeou. (R)
  • 3Les deux derniers couplets ne figurent que dans Hardy.

Numéro
$1374


Année
1774




Références

Raunié, IX 19-20 - F.Fr.13652, p.271 - Hardy, III, 745