Sans titre
Toujours, toujours le sort me fut propice1 :
Quand vous dansez,
Mes vœux sont excusés,
Vous me récompensez
Par un trop beau salaire.
Mais le bal de d’Estaing,
Du soir jusqu’au matin,
Occupe encor plus l’Angleterre.
Jamais, jamais on ne verra la France
Au fier Anglais
Accorder du succès.
Croyez-en les progrès
Qu’il fait dans la cadence.
Mais à qui les doit-il ?
Mon prince est trop subtil
Pour ne pas être un bon maître de danse.
- 1M. de Beaumarchais, qui ne perd pas une occasion, ayant appris le succès de ses couplets, n’a pas manqué de se trouver sur le passage du Roi, feignant de s’entretenir avec le docteur Franklin. Il a reçu de Sa Majesté un signe de tête qui ne parut pas de mauvais augure. Aussitôt sa muse accoucha des deux couplets suivants sur son air si connu : Toujours, toujours, il est toujours le même.
Mémoires secrets, 4 octobre 1779, t. VIII, p.355