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Sans titre

De Terpsicore chastes sœurs1

Tendres faiseuses de gambades

Vous qui par des gargouillades

Savez vous soumettre les cœurs,

Un impudent, ciel ! quel outrage !

A dit-on, censuré vos mœurs :

On voit bien qu’il n’a pas mon âge,

Ou qu’il ignore vos faveurs.

Armez contre lui la nature,

Courez les torches à la main,

Déchaînez contre le parjure

Tous les monstres du magasin,

Évoquez les dieux et les diables,

Ils sont tous vos humbles valets ;

Qu’ils vengent vos talents aimables

Votre pudeur et vos billets.

 

Quels reproches peut-on vous faire ?

Si parfois sous l’œil du mystère,

Vous dupez quelque sot Midas,

Quelque ministre atrabilaire,

Pour vous envoler dans les bras

Du jeune et discret mousquetaire,

Ce sont vos droits, je les révère ;

Il n’est pas de plus doux loisirs.

Respectables enchanteresses,

Vos excuses est dans vos désirs,

Et multiplier vos faiblesses

C’est multiplier nos plaisirs.

 
  • 1Un poète anonyme et très digne de l’être toujours a fait graver au commencement de cette année d’horribles couplets contre le corps des danseuses de l’Opéra ; chacune de ces dames a le sien, et leurs amants ne sont pas oubliés. Exceptés deux ou trois de ces couplets, tous les autres sont détestables et plats ; on ne peut lire sans dégoût de pareilles vilenies. Un autre poète anonyme a cru devoir venger les dames de l’Opéra par les vers suivants :

Numéro
$5607


Année
1763




Références

CLG [éd. Kölving], V,214-15 (1762-1764)