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Sans titre

Il joignit l’éloquence aux talents d’Uranie1  ;
Mais bientôt à Dieu même immolant son génie.
Il vengea de la foi l’auguste obscurité.
Ô toi, religion, dont la sévérité
Enleva ce grand homme à la philosophie,
Permets du moins qu’il en soit regretté !

  • 116 novembre 1781a. Pascal est un des hommes que l’école des philosophes modernes regrette le plus de ne pouvoir compter au rang de ses coryphées, et à ce défaut ils cherchent à le couvrir de ridicule, à en atténuer le mérite en le faisant passer pour un esprit faible, tombé presque en démence à force de fanatisme et de superstition. On ne peut du moins se dissimuler que ce n’ait été le but de M. de Condorcet dans le commentaire, et les accessoires qu’il a joints aux œuvres de ce grand homme, entreprise déjà commencée par Voltaire. On en a parlé amplement. Deux philosophes se joignent à ceux-ci, et avec non moins d’adresse, semblent continuer la même conjuration. M. l’abbé Bossut, dans un Discours sur la vie et les ouvrages de Pascal, et M. d’Alembert dans les vers très singuliers qu’il a placés au bas de son portrait, et qui par-là même méritent d’être conservés. Les voici (M.).

Numéro
$2485


Année
1781

Auteur
D'Alembert



Références

Mémoires secrets, XVIII, 144-45