La Capitation
La capitation1
L’on met dans ce pays maudit
Des impôts jusque sur l’esprit.
Bientôt l’amour et la tendresse
Payeront capitation,
Et l’on n’aura plus de maîtresse
Sans craindre l’imposition.
Au prorata de mon amour,
Si l’on me taxait en ce jour,
Cloris, je serais insolvable.
Le dixième de mon ardeur
Est d’un prix trop considérable
Pour en acquitter la valeur.
L’on est à plaindre maintenant
D’avoir de l’esprit, du talent,
A l’amende on met le génie,
Et par une barbare loi
Dès que l’on a de l’industrie,
C’est un droit de plus pour le Roi.
- 1Sur l’industrie dont on veut faire payer le dixième aux libraires, peintres, etc.
Clairambault, F.Fr.12710, p.41 -Maurepas, F.Fr.12646, p.27-28 - F.Fr.10288 (Barbier), f°111 -F.Fr.12675, p.425 - F.Fr.15137, p.389-90 - F.Fr.15140, p.60-61 -F.Fr.15150, p.260-61 - BHVP, MS 549, f°80r-80v - Mazarine Castries 3988, p.21-22 -Mazarine Castries 3989, p.298-99 - Barbier-Vernillat, III, 119
Il forme le début de $8045, qui traite ensuite un tout autre sujet. C'st un cas de figure unique.