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Déclaration de la Calotte qui désavoue une calotte sur le gouvernement

Déclaration de la Calotte qui désavoue une calotte
sur le gouvernement
De par le dieu porte-marotte,
Une certaine plate calotte
Qui court sur le gouvernement,
Nous, Généraux du Régiment,
Faisant droit à la remontrance
De nos goujats se complaignant
Que les badauds vont leur donnant
Ce chef-d’œuvre d’impertinence,
Ce qui les déshonorerait
Jusque chez la race future,
Si le public on n’éclairait
Sur une pareille imposture.
À ces causes, savoir faisons,
Comme il est de notre devoir,
À toute la terre habitable
Qu’un ouvrage si détestable
Sans feu, sans sel, sans agrément
N’est point sorti de la cervelle
D’aucun goujat du Régiment,
Mais sort au contraire de celle
De soi-disant maître dans l’art
Que professe Messire Houdard,
Gens qu’Huet, évêque d’Avranches,
Trouve sots jours d’œuvre et dimanches,
Gens qui, louant ou censurant,
N’ont rien de noble ni de grand,
Gens en un mot dont l’ignorance
Remet la barbarie en France,
Témoin dans l’éloge à Condé
Le pléonasme décidé,
Et cette calotte encore pire
Qui cruellement le déchire.
Quoiqu'à dire la vérité
Ce grand prince ait bien mérité
Des traits de muse calotine
Pour avoir par trop de chaleur
Puni l'usure et la rapine,
Ce qui cause notre malheur.
Car les usuriers par vengeance,
Pour braver sa sévérité,
Du pain, par très juste vengeance,
Ramènent partout la cherté
Au sein même de l'abondance.
Mais Houdard et tous ces farceurs,
Censeurs fades et sots flatteurs,
Nont pas le sens et le génie
De bien employer l'ironie.
Sur quoi, par le Committimus
A nous donné de par Momus
Nous déclarons par la présente
Que cette pièce impertinente
Est d’un tour trop fade et trop bas
Pour être d’un de nos goujats.

Numéro
$4178





Références

Lyon BM, MS 750, f°232v-233r - Lyon BM, MS 751, f°77r-78