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Sur la tragédie de Catilina

Sur la tragédie de Catilina
Catilina s'est fait une nouvelle affaire,
Et c'est son plus noir attentat :
Il a, ce hardi scélérat,
D'un bras nerveux plus qu'il n'est téméraire,
Donné sur le théâtre un soufflet à Voltaire1 .

 

 

  • 1La tragédie de Catilina, à laquelle Crébillon avait travaillé plus de vingt ans, fut jouée pour la première fois le 20 décembre 1748 avec un succès dont le poète septuagénaire fut redevable à la cour et surtout à Mme de Pompadour, qui avait intéressé le Roi en sa faveur : « On parla devant Mme de Pompadour de ce grand homme abandonné, qu’on laissait vieillir sans secours parce qu’il était sans intrigue. C’était la prendre par son endroit sensible. Que dites‑vous ? s’écria‑t‑elle. Crébillon est pauvre et délaissé ! Aussitôt elle obtint pour lui du Roi une pension de cent louis sur sa cassette… On parlait de Catilina comme de la merveille du siècle. Mme de Pompadour voulut l’entendre. Le jour fut pris pour cette lecture ; le Roi, invisible et présent, l’entendit. Elle eut un plein succès et, lorsque Catilina fut mis au théâtre, Mme de Pompadour, accompagnée d’une volée de courtisans, vint assister à ce spectacle avec le plus vif intérêt. Peu de temps après, Crébillon obtint la faveur d’une édition de ses œuvres à l’imprimerie du Louvre, aux dépens du trésor royal. Dès ce temps‑là Voltaire fut froidement reçu et cessa d’aller à la cour. » (Mém. de Marmontel.) (R)

Numéro
$1078


Année
1749




Références

Raunié, VII,159 - Clairambault, F.Fr.12718, p.433 - F.Fr.10478, f°253r - F.Fr.13659, p.153 -F.Fr.15151, p.361 - Toulouse BM, MS 861, p.228