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Couplets attribués à M. Rousseau

Couplets attribués à M. Rousseau

 

Premiers couplets

Air de l’opéra d’Hésione

Que l’amant qui devient heureux

 

                       1

Que de mille sots réunis

À jamais le café s’épure :

Que l’insipide Dionis1

Porte ailleurs sa plate figure ;

Que dans son sale cabinet

Le pesant abbé Maumenet2

Laisse pourrir ses vers maussades ;

Que jamais l’enflé Grimaret3

N’y produise ses œuvres fades.

 

                       2

Que le réchappé des prisons4

Qui toujours réforme et critique,

Soit mis aux Petites-Maisons

Pour professer sa politique.

Que l’édenté petit vieillard5 ,

Quart de savant, grand babillard,

Importun citeur d’Hérodote,

De ses vieux contes de paillard

Aille ailleurs divertir La Motte.

 

                       3

Que l’insensé6 qui de poison

Ose accuser sa belle-mère,

Qui trouble toute sa maison,

Et flétrit l’honneur de son père,

Soit enchaîné, soit encagé,

Comme on encage un enragé

Qui s’arme contre la nature,

Et qu’un chirurgien soit gagé

Pour le saigner outre mesure.

 

                       4

Que du pédant grammairien7 ,

Enflé de mots, Dieu nous délivre !

De l’abbé, grand diseur de rien,

Et du peintre Autereau8 toujours ivre ;

Que l’auteur moine défroqué9

Qui par maint opéra croqué

Croyait s’enrichir au Parnasse,

Par l’escroc Francine10 escroqué,

Soit réduit à porter besace. 

 

                       5

Que Boindin de son haut caquet

Désormais ne nous étourdisse ;

Que La Grange11 de son fausset

En ces lieux jamais ne glapisse ;

Que par quelque jeune plumet

Le café soit bientôt défait

De Saurin12 et de sa séquelle ;

Qu’à mentir Villiers13 si sujet

Aille ailleurs porter sa nouvelle.

 

                       6

Que bientôt le fantôme hideux14

À cheveux plats, à longue face,

Qui grommelle un par un font deux,

Aux enfers reprenne sa place.

Malin esprit, plus noir que Pic15 ,

Je te conjure par x, x ;

Va-t’en chez l’infernale race,

Taxer le prix de l’eau du Styx

À tant la pinte, à tant la tasse.

 

                       7

Fripon, producteur des fripons,

Tézé, que le ciel t’extermine ;

Que Berlise16 , manquant de fonds,

Puisse un jour crever de famine.

Petit avocat Ragotin17 ,

Plaidant comme prêchait Cotin,

Moins souvent et plus mal encore,

Ton ami sait grec et latin,

Mais toi, tu n’es qu’une pécore.

 

                       8

Fade plaisant, dangereux fat18 ,

Affectant humble contenance,

Que par fréquent échec et mat

Le ciel nous ôte ta présence !

Longue préface à tout propos,

De grands mots suivis de grands mots,

Un petit air de suffisance

Feront deviner aux plus sots

Le Ragotin à qui je pense.

 

                       9

Si les deux frères Lemeris19 ,

L’un ignorant et l’autre bête,

Dans mes vers ne sont point flétris,

Qu’ils ne s’en fassent point de fête.

Ce sont morveux à coups de fouet,

Dont on montre la mère au doigt,

Dont le père, assassin chimiste,

Fait que de morts Pluton reçoit

Tous les ans une double liste.

 

                       10

De la maîtresse de céans20 ,

Que le ciel nous fasse justice ;

Qu’elle ait sans cesse mal aux dents,

Et quelquefois la chiasse

De l’égyptienne beauté21

Qu’on voit sans cesse à son côté,

Que le marchand à grosse lèvre22

Soit autant ou plus entêté

Qu’un Italien d’une chèvre.

 

                       11

Adieux, Messieurs les favoris,

De la Gar. plus noire qu’encre,

Au cœur faux, au malin sourire,

Au C. ébréché par maint chancre,

Je n’ai pas encore tout dit.

Mais ma veine se refroidit

Et le démon qui me possède

Qui par ma bouche vous maudit

Ne me prend que par intermède.

 

 

Seconds couplets23

 

                       1

Fats assemblés chez de Liviers,

Parmi les fats troupe d’élite,

D’un vil Café dignes piliers,

Craignez la fureur qui m’irrite.

Je vais vous poursuivre en tous lieux,

Vous noircir, vous rendre odieux.

Je veux que partout on vous chante.

Vous percer et rire à vos yeux

Est une douceur qui m’enchante.

 

                       2

Oui, de Villers, faussaire, escroc,

Bougre et sodomiste La Motte,

Oui, Saurin échappé du croc,

Boindin que de poison on note,

Tous gens dignes d’être pendus,

Soyez pour jamais confondus

Je veux que ma plume ennemie

Par vers en tous lieux répandus

Fasse éclater votre infamie.

 

                       3

Vainement vous me menacez ;

Ce n’est qu’impuissante menace ;

Tous vos outrages entassés

Ne font qu’accroître mon audace.

Pour vous un mépris souverain

Fait que je n’aurai plus de frein,

Et si quelqu’un m’irrite encore

Il verra graver sur l’airain

Le noir trait qui le déshonore.

 

                       4

Saurin, à découvrir si prompt,

Voici la grandeur inconnue ;

Tes x, x la découvriront,

Vite au calcul, travaille, sue ;

Mais crains plutôt que tes mœurs,

En examinant les rumeurs,

Je ne résolve le problème.

Toutefois le plus noir des cœurs,

C’est Saintval24 , au visage blême.

 

                       5

Ces derniers vers ne sont pas forts

Et même ressemblent à d’autres ;

Muse, redouble tes efforts

Contre ce déserteur d’apôtres.

Dévoilons donc ce cœur gâté

Qui de sœur et nièce a tâté,

Sans épargner sa propre mère ;

Bougre dans le crime empâté,

Jusqu’à foutre son propre frère.

 

                       6

Que ce tigre altéré de sang

De qui la main désespérée

D’un père vient d’ouvrir le flanc

Aux vautours serve de curée.

Dans le monde on est convaincu

Que tu fais ton neveu cocu ;

Voire, si c’est cocu le faire

Que de foutre sa femme en cul ?

Je vous laisse à juger l’affaire.

 

                       7

Peut-être au précédent couplet

On outre un peu trop la matière ;

Mais il la fout, le fait est net,

Soit par-devant, soi par-derrière.

Chez le Bègue25 qui te conduit

Lâche une éole en ton réduit ;

Pour ce lieu quelle est ton attache ?

L’infâme plaisir chaque nuit

De pouvoir changer de barda…

 

                       8

Ne craignez point, vous, Grimaret,

Vous, abbés à simple tonsure,

Toi, peintre à boire toujours prêt,

Ne craignez rien, je vous rassure.

J’oublierai que l’un est cocu,

Que les abbés foutent en cul

Et le peintre sa chambrière26

Et que souvent pour un écu

Il se fait foutre par-derrière.

 

                       9

Que reprocher à Grimaret ?

Un gueux cherche à gagner sa vie.

Chez lui sa femme est un attrait

Qui les étrangers y convie27 .

Au fond, ce n’est pas un grand mal,

Je n’en fais point un capital.

C’est un bordel que son école,

Mais elle devient hôpital

Si sa gaie épouse n’accole.

 

                       10

Le moulin qui moulu, moudra.

Qu’aussi publique que le coche

Elle fout tant qu’on voudra ;

Mais mettre la main dans la poche !

Il ne faut point souffrir ce trait ;

Car ta femme, cher Grimaret,

En serait beaucoup moins prisée,

S’il arrivait que par arrêt

Elle devînt fleurdelisée.

 

                       11

N’escroquez que vos étrangers,

Et cela de manière adroite ;

Que votre gauche en tels dangers

Ignore ce que fait la droite.

Autre mal chez vous ; le voici :

Les laquais sont reçus aussi ;

On y prend souvent la vérole

Sans rapporter encore ici

Cent choses qui sont sur mon rôle.

 

                       12

J’en suis au maître fripon,

Indigne de miséricorde ;

Ce n’est point pour vol de marron

S’il n’eût fui (car Sainval l’accorde)

Que flétri du nom de larron

Il serait allé voir Caron

Le col serré par une corde

Plutôt que le vit par un con,

Conclusion due à l’exorde.

 

                       13

Quel spectacle frappe mes yeux !

Vengeur des forfaits, je te loue ;

Je reconnais ce furieux :

C'est Boindin qu’on mène à la roue.

Voilà donc un des trois roué.

Que le ciel soit encore loué !

Restent Grimaret et La Motte,

L’un maquereau très avéré,

L’autre, grand flaireur de culotte.

 

                       14

Ce cœur faux aux yeux déplié

Ferait horreur aux plus infâmes.

Qu’au funeste poteau lié

Il expire au milieu des flammes

Noir bougre échappé du couvent,

Que ta cendre jetée au vent

Réjouisse les saintes âmes

Au cul préférant le devant

Et ne chevauchant que des femmes.

 

 

Derniers couplets28

 

                       1

Quelle fureur trouble mes sens ?

Quel feu dans mes veines s’allume ?

Démon des couplets, je te sens ;

Le fiel va couler de ma plume.

Livrons-nous à l’esprit pervers ;

Une foule d’objets divers

Vient ici s’offrir à ma vue.

Quelle matière pour mes vers !

De nouveaux fats, quelle recrue !

 

                       2

Je vois La Faye29 le cadet

Qui se croit monté sur Pégase

Mais son cheval n’est qu’un baudet

Et son frère n’est qu’un viédase.

Beaux compliments, discours polis…

Courage, muse, tu mollis

Laisse leur fausse politesse ;

De leur cœur montre les replis

Et les noirs tours de leur souplesse.

 

                       3

Dis que le Jeune, adroit escroc,

Qui fout la Dame de Verrue30 ,

A les mains plus faites en croc

Que ceux qui volent dans la rue.

Mais que ne dis-tu de l’aîné ?

Qu’à son visage boutonné

On reconnaît le mal immonde,

Mal qu’à sa femme il a donné

Et qu’elle rend à tout le monde.

 

                       4

À son retour de Dauphiné,

Nouvelle province de Suède,

Où dans un réduit confiné

Il éprouva le grand remède.

Il vint à nous d’un air humain

Canne de Grenoble à la main

Pour faire croire son voyage,

Canne à Saurin le lendemain

Qui ne le crut pas davantage.

 

                       5

Au nom qui vient de m’échapper

Ma fureur s’irrite et redouble.

Comment se laisse-t-on duper

Par ce faux cœur, cette âme double !

Son zèle contre les frondeurs,

Contre nos mœurs ses airs grondeurs

Dont il croit se faire un mérite

Cache les noires profondeurs

Du plus scélérat hypocrite.

 

                       6

Je le vois, ce perfide cœur,

Qu’aucune vérité31 ne touche,

Rire au-dedans d’un ris moqueur,

Du Dieu qu’il confesse de bouche

C’est par lui que s’est égaré

L’impie au visage effaré,

Condamné par nous à la roue,

Boindin, pour qui rien n’est sacré32

Et que pourtant il désavoue33 .

 

                       7

Par l’un et l’autre est débauché

Le jeune abbé de Braguelogne34 ,

Petit philosophe ébauché,

Au nez fait en bec de cigogne.

Quand je dis qu’il est débauché,

J’entends aussi le gros péché,

Le vrai péché philosophique,

Aux jésuites tant reproché,

Dont Houdart fait leçon publique.

 

                       8

Quel Houdart ? le poète Houdart,

Ce moine vomi de la Trappe,

Qui sera brûlé tôt au tard.

Malgré le succès qui nous frappe.

Étrange spectacle à nos yeux !

Quel exemple prodigieux35

Des tours de l’aveugle fortune !

La Motte a le front dans les cieux,

Danchet rampe avec Rochebrune36 .

 

                       9

Je te vois, innocent Danchet37 ,

Grands yeux ouverts, bouche béante,

Comme un sot pris au trébuchet,

Écouter les vers que je chante.

J’en mettrais bien mieux mon bonnet

Si je voyais le Café net

De ce niais, plus niais que Jocrisse,

Et du fade Rochebrunet,

Plus doux que le plus doux réglisse.

 

                       10

Ô mon cher abbé Maumenet,

Digne d’ailleurs de mon estime,

Si je reviens au cabinet,

J’y suis entraîné par la rime.

Qu’il est sale, ce cabinet !

Que tu pèses, cher Maumenet !

Ta seule présence m’assomme.

Quand tes vers plairont, Perrinet38

Quittera Genève pour Rome.

 

                       11

Qu’entends-je ? c’est le roitelet39 .

Il fait plus de bruit qu’une pie,

Mais plus il force son sifflet,

Plus il semble avoir la pépie.

Éviterais-tu le couplet,

Petit juge du Châtelet,

Et fils d’un procureur avide,

Qui te laisse assez rondelet,

Mais bourse pleine et tête vide ?

 

                       12

Où va cet Icare nouveau ?

Et jusqu’où sa raison s’égare ?

Il prend un transport au cerveau

Pour le feu du divin Pindare.

Qu’incessamment il soit baigné,

Qu’après le bain il soit saigné,

Et saigné jusqu’à défaillance.

Des humeurs, s’il est bien soigné,

On rétablira l’alliance.

 

                       13

Que jamais de son chant glacé

Colasse40 ne nous étourdisse ;

Que Campra soit aussi chassé ;

Qu’il retourne à son bénéfice.

Que le bourreau par son valet

Fasse resserrer le sifflet

De Bertin et de sa séquelle

Que Pécourt41 qui fait le ballet

Ait le fouet au pied de l’échelle.

 

                       14

Quel brillant habit, Crébillon,

Fouteur gagé d’Hogguer le Suisse42

Sans ses présents un vieux haillon

Couvrirait à peine ta cuisse.

Mais de vices quel bordereau !

Bougre43 , bardache et maquereau,

Il faut qu’enfin l’orage crève.

Dans le funeste tombereau

Je te vois traîner à la Grève44 .

 

                       15

Ainsi finit l’auteur secret.

Ennemis irréconciliables,

Puissiez-vous crever de regret,

Puissiez-vous être à tous les diables.

Puisse le démon Coupletgor,

S’il se peut embraser encor

Le noir sang qui bout dans mes veines,

Bien pour moi plus précieux que l’or,

Si je puis augmenter vos peines.

 

                       Au revoir.

 
  • 1Chanoine de Beaune qui a remporté des prix à l’Académie française et aux jeux floraux de Toulouse. Il était aumônier de Madame.
  • 2Chanoine de la Sainte-Chapelle connu par plusieurs ouvrages dont le plus estimé est la Vie de M. de Turenne.
  • 3Abbé qui se mêlait de poésie.
  • 4Rousseau l’huissier.
  • 5Saurin, commissaire de marine.
  • 6Le S. Boindin de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Gacon dans l’Anti-Rousseau l’appelle Bonbec et le défenseur de Rousseau. Personne en effet n’est plus à portée que lui de donner de bons mémoires sur les couplets et de justifier ce grand poète.
  • 7Grimaret, auteur des Campagnes du roi de Suède Charles XII, de la Vie de Molière et d’une grammaire française.
  • 8 Peintre et poète, auteur de plusieurs comédies.
  • 9Houdar de La Motte, sorti de la Trappe où il s’était retiré.
  • 10Ancien directeur de l’Opéra.
  • 11La Grange-Chancel, poète dramatique, auteur des fameuses Philippiques.
  • 12Géomètre de l’Académie des Sciences. Il est un des plus maltraités dans les couplets, ce qui ne l’empêcha pas d’être soupçonné d’en être l’auteur. On trouve quelques anecdotes peu favorables sur son compte dans les Amusements littéraires du S. La Barre de Beaumarchais, tome I, lettre 25.
  • 13Abbé, auteur de plusieurs ouvrages et entre autres du poème sur l’art de prêcher.
  • 14Geoffroy, médecin géomètre, qui avait combiné pour la maîtresse du Café à quel prix elle pouvait vendre le vin muscat, jusqu’à la mesure d’un sol.
  • 15L’abbé Pic qui a fait plusieurs opéras et contre lequel Roussseau a fait la Picade.
  • 16Avocat.
  • 17Moncheval, autre avocat.
  • 18M. de Dragelogue, conseiller au Parlement, reçu à l’Académie des Sciences.
  • 19Médecins chimistes.
  • 20La veuve Laurent, limonadière qui demeurait à Paris, rue Dauphine.
  • 21Sa nièce.
  • 22Un marchand ceinturionnier, voisin de la veuve Laurent.
  • 23Les gens désignés ou nommés dans les précédents couplets ayant résolu de ne plus aller au Café et de s’assembler chez le sieur de Liviers, reçurent les couplets suivants.
  • 24Intéressé dans les fermes générales et ingénieur du roi d’Angleterrre, Guillaume III.
  • 25Maître de pension où avait demeuré La Motte.
  • 26 Que le peintre a foutu sa mère.
  • 27Il montrait la langue française aux étrangers.
  • 28Qui furent envoyés au Café et qui ont causé le fameux procès contre Saurin, à qui Rousseau les attribuait.
  • 29La Faye, fils d’un receveur des tailles de Grenoble, capitaine aux Gardes et gentilhomme de la Chambre.
  • 30qui cherche à duper mainte grue.
  • 31qu'aucune religion
  • 32Boindin, athée déclaré,
  • 33Que l’hypocrite désavoue.
  • 34Bellesogne
  • 35exemple plus odieux
  • 36Faiseur de chansons qui étaient de la Société.
  • 37Ce couplet heureux où le bon Danchet est si bien peint d’après nature, a donné lieu à un incident singulier que nous tenons de sa source. Un peintre de l’Académie racontait un jour qu’en peignant Danchet, il lui échappa tout à coup un ris éclatant qu’il ne lui fut pas possible de retenir. Danchet, sans en paraître étonné, lui dit : Je parie deviner ce qui vous fait rire. – Je vous en défie, répondit le peintre, et si par hasard vous touchez au but, je vous l’avouerai de bonne foi. – Je suis sûr, répliqua Danchet, que le maudit couplet de Rousseau vous est venu dans l’esprit. – Oh, pour le coup, reprit le peintre, vous étiez dans ma pensée, car en effet ce malheureux vers, Grands yeux ouverts, bouche béante, est venu comme de lui-même se placer sur votre visage.
  • 38Ci-devant marchand de vin, depuis fermier général, et un des plus galants hommes de sa compagnie.
  • 39Le poète Roy, chevalier de Saint-Michel.
  • 40Colasse, Campra, Bertin, musiciens célèbres, auteurs de différents opéras. Campra avait été à N.D. de Paris.
  • 41Célèbre danseur qui a fait le ballet de l’Opéra avant Blondy.
  • 42Flatteur gagé d’un riche Suisse !
  • 43Hogguer, riche banquier, qui dans le délabrement de sa fortune a épousé le Dlle Desmarets, célèbre comédienne.
  • 44La calomnie rougirait elle-même d’avoir prêté des couleurs si noires à cet infâme tableau. La sublimité de cet auteur lui attira des envieux et ses vertus les bravèrent.

Numéro
$7139


Année
1700 ?

Auteur
Rousseau Jean-Baptiste ?



Références

Arsenal, MS 3130, p.1-41 - Arsenal 3131, p.200-07 (incomplet)


Notes

Bien qu'antérieurs à 1715, ces fameux couplets attribués à J.B. Rousseau, parfois à Saurin, ont leur place ici, comme symbole et prototype des pièces satiriques d'Ancien Régime, et des conséquences tragiques qu'elles peuvent entraîner (ces couplets ont brisé la carrière de J.B. Rousseau, condamné à un exil définitif, qu'il en fût ou non l'auteur). En outre la copie de référence (Arsenal, MS 3130) est non seulement complète, ce qui n'est pas le cas des éditions consultées du poète qui avouent leurs lacunes, elle est aussi enrichie de notes qu'on ne trouve pas ailleurs. Elle a été confrontée à la version des Oeuvres du Sieur Rousseau, tome I, contenant les poésies (1712) dont on a retenu les rares variantes. Pour l'histoire controversée de ces couplets, on pourra se reporter à Henri A. Grubbs, Jean-Baptiste Rousseau. His Life and Works (1941).