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Conversation de M. Le comte de Maurepas avec M. Necker :

Conversation de M. Le comte de Maurepas avec M. Necker1

Eh bien, maître Simon…Eh bien, Monsieur le comte,

Nous en tirerons-nous ? Si nous bravons la honte.

Les impôts sont bien lourds…Je les augmenterai.

Notre dette est immense…Eh bien, j'emprunterai.

La cour veut de l'argent…Monsieur, j'en fournirai.

En avez-vous beaucoup ?…Non, mais j'en trouverai.

Je crains le parlement…Bon, je l'exilerai.

Le peuple…Avec des mots je le consolerai.

Le roi !…Pour le tromper nous avons des Pezay.

On m'a dit autrefois que vous aimiez la gloire... 

Monsieur, j'aime ma place et, quant à ma mémoire,

L’éloquent Châtelus, La Harpe et Marmontel,

Grâce à mon cuisinier, me rendront immortel !

  • 1Un journal permettant d'insérer ce qui serait peu digne de l’Histoire, je vais copier une pièce de vers qui court et dans laquelle la vérité n'est qu'un peu exagérée. Si l'histoire n'en reçoit aucune lumière, on en peut néanmoins prendre une idée du génie français, dont la gaieté fait toujours le partage, au milieu des objets les plus sérieux (Véri)

Numéro
$6833


Année
1778




Références

Journal de l'abbé de Véri, t.I, p.537-38