Contre les jeunes auteurs de différentes brochures

qui se répandent dans le public

Que font-ils pour l’État ces habiles héros ?

Qu’est-ce que leurs écrits lui rendent de service

Pour accuser la cour d’une horrible injustice,

Et se plaindre et tous lieux que sur leurs doctes noms

Elle manque à verser la faveur de ses dons ?

Leur savoir à la France est beaucoup nécessaire

Et des livres qu’ils font la Cour a bien à faire.

Il semble à ces gredins dans leur petit cerveau

Que pour être imprimés et reliés en veau,

Les voilà dans l’État d’importantes personnes,

Qu’avec leur plume ils font le destin des couronnes,

Qu’au moindre petit bruit de leurs productions

Ils doivent voir chez eux voler les pensions,

Que sur eux l’univers a la vue attachée,

Que partout de leurs noms la gloire est épanchée 

Et qu’en science ils sont des prodiges fameux

Pour savoir ce qu’ont dit les autres avant eux.