sans titre
Malheureux Chauvelin, à quoi donc pensais-tu
De faire tant le fier, et te voilà perdu.
Il fallait bien plutôt vivre tranquillement
Et dans ta présidence être moins arrogant.
La bonté qu’eut jadis pour toi le grand Fleury
T’élevant par trop haut, tu te crus tout permis.
Tu n’as pas réfléchi que qui t’a pu donner
S’est réservé le droit de pouvoir te l’ôter.
Mais tout ceci n’est rien auprès des attentats
Qu’a formés ta crapule en différents états.
Tout le monde le sait, on ne l’ignore point,
Tes coffres sont remplis, mais ce n’est pas de foin.
C’est par trop acheter le titre de marquis
En perdant son honneur, ses charges, son crédit.
Le duché prétendu dont tu t’étais flatté,
Le Parlement le garde à la postérité.
C’est en reconnaissant les obligations
Que cette compagnie a de tes trahisons
Que la pairie auras, ainsi que le duché,
Puisque les Chauvelins l’ont si bien mérité.
Mazarine Castries 3987, p.25-26