Contre la Desmares
Contre la Desmares
Tu veux de la Desmares un portrait véritable ?
Je suis, sans me flatter, juge et peintre équitable,
Heureux si chaque trait peut répondre à tes voeux.
La face est plate et rechignée,
Ses mains en pattes d’araignée
Sont jointes à des bras carrés, longs et nerveux.
Viens à présent avec moi sur la scène :
Ses gestes, ses transports sont d’une énergumène,
Ses sons aigres et durs ne touchent point les cœurs ;
On ne ressent jamais sa joie et ses douleurs ;
En vain pour nous toucher elle verse des larmes ;
Sa bouche, ses regards n’ont ni grâces ni charmes.
Elle fuit le bon sens, le blesse à tout propos
Et d’un air effronté veut couvrir ses défauts.
F.Fr.9352, f°192v-193r