Il n’est plus en ce temps
De fillette novice.
Dès l’âge de dix ans
Elle pense à malice
Son petit cœur pétille,
Elle voudrait déjà
Tâter de la béquille
Du Père Barnaba.

Son petit air pensant
Et son bel œil qui brille
Font voir en cet enfant
Certain feu qui la grille.
D’une façon gentille
Elle court çà et là
Pour trouver la béquille
Du Père Barnaba.

Un écolier dormant
Un jour dessus l’herbette
Fit voir à cet enfant
Par sa chemise ouverte
Une petite quille.
Sitôt elle s’écria
Bon, voilà la béquille
Du Père Barnaba.

D’un air vif et charmant
Cette petite folle
En s’approchant la prend
La baise, la cajole,
Voyant qu’elle frétille
Etonnée de cela,
Elle presse la béquille
Du Père Barnaba.

Par cet attouchement
Notre galant s’éveille.
Il voit en cet enfant
Un air qui l’émerveille.
Quoi donc, petite folle,
Connaissez-vous cela ?
Oui, oui, c’est la béquille
Du Père Barnaba.

Je vais dans ce moment
Déchirer ma poupée
Car je suis à présent
D’autre chose occupée.
Oh, la charmante quille !
Quand pourrai-je par là
Faire entrer la béquille
Du Père Barnaba ?