Aller au contenu principal

Vers envoyés à M. le duc de Saint-Aignan avec un peloton de fil, au nom de Mme la C. d'Agenois

Vers envoyés à M. le duc de Saint-Aignan avec un peloton de fil, au nom de Mme la C. d'Agenois

Jadis l'austère honneur et la noble franchise

Régnaient aux bords du Tibre et donnaient seuls la loi.

Vous partez, bien pourvu de telle marchandise,

Mais aujourd’hui dans Rome elle est de bas aloi.

Vous ne verrez, Seigneur, ni Caton, ni Fabrice.

Vous méritez pourtant de traiter avec eux.

La politique et l’artifice

Sont les vertus de leurs neveux.

Dans le dédale tortueux 

De leur oblique ministère

Un peloton vous est-il nécessaire ?

Non sans doute, votre œil subtil

Suffit pour vous servir de guide.

N’importe ! l’amitié timide

À tout hasard vous présente ce fil.

Ses chastes mains ont fait l’ouvrage.

Thésée en eut autant de celles de l’amour.

Allez, preux chevalier, imitez son courage,

Allez, et revenez un jour

Aussi fidèle ami qu’il fut amant volage.

 

Numéro
$5618


Année
1731

Auteur
Voltaire ?



Références

Clairambault, F.Fr.12701, p.65 - F.Fr.15019, f°74 - F.Fr.15145, p.334-35 - Arsenal 3133, p.193-94 -Stromates, I, 183 -  BHVP, MS 703, f°174r - Glaneur historique, 19 mars 1731 - La Harpe, CL, t.III, p.387


Notes

Stromates l'attribue à Voltaire.