Epitaphe sur M. d'Argenson
Épitaphe sur M. d’Argenson1
Ci-gît un grand chef de justice
L’épouvantail de nos catins,
Qui dans un cloître de nonnains
Trépassa de la chaude-pisse2
.
Autre version:
Ci-gît ce chef de la justice,
Lequel, maltraitant les putains
et vivant parmi les nonnains
a péri par la chaude-pisse (Marais)
Autre version :
Ci-gît le chef de la police
Jadis la terreur des catins,
qui dans un couvent de nonnains
Trépassa de la chaude-pisse. (Grenoble 587)
- 1D'Argenson, lieutenant de police, avait dans ses attributions la surveillance de la prostitution. On disait d'autre part qu'il s'employait avec trop de zèle à l'inspection des couvents, qui était aussi de sa compétence. Sa liaison avec Mme de Villemont, supérieure du couvent de la Madeleine du Traisnel, était publique et souvent chansonnée.
- 2Il mourut le 18 mai 1721 dans le couvent de la Magdelaine de Traniel (s’écrit ainsi et se prononce Tresnel) faubourg Saint-Antoine, où il s’était retiré. C’était un homme des plus entreprenants et des plus laborieux. Il donnait quelquefois le sceau à 10 et 11 heures du soir et ses audiences à minuit et il passait tous les jours à la Magdelaine où il était soupçonné d’être amoureux de la prieure, nommée Mme de Villemont. (R)
1725, I,52 - 1726, 39 - 1732/1735, I,55 - 1752, I, 55 - F.Fr.9352, f°101r - F.Fr.10475, f°231r - F.Fr.13655, p.207 - F.Fr.15143, p.194 - F.Fr.25570, p.244 - BHVP, MS 639, p.206 - BHVP, MS 659, p.7 - Mazarine Castries 393, p.118 - Mathieu Marais, Journal (juin 1721) - Grenoble BM, MS 587, f°56r - Lille BM, MS 66, p.211
Cette épitaphe paraît assez juste, car c'est une suite de cette malade qui l'a emporté. On assure que le peuple a fait mille avanies quand on a transporté son corps du couvent de Resnel où il est mort, faubourg Saint-Antoine, à Saint-Nicolas-du-Chardonnay, en mai 1721, où il est enterré.