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Complainte de la Reine d’Hongrie au Roi d’Angleterre et aux Hollandais

Complainte de la Reine d’Hongrie

au Roi d’Angleterre et aux Hollandais


La Reine d’Hongrie

Quoi dire ou quoi faire ?

Je m’adresse à vous,

Grand Roi d’Angleterre,

Prévoyant le coup.

Leur grande alliance

Est faite et signée,

L’Empereur et la France

Suivront leur projet.

 

Le Roi d’Angleterre

Reine, à vous complaire

J’occupe mes soins ;

Dedans cette guerre

Ne manquerons point.

Faux que je demande

À mon parlement

Des sommes plus grandes,

D’or, aussi d’argent.

 

La Reine de Hongrie

Comment donc m’y prendre

Pour au premier jour

Des États d’Hollande

Avoir le secours ?

J’écris une lettre

À mon ambassadeur,

Donnant à connaître

À tous ces Seigneurs.

 

Les États d’Hollande

Quoi dont vous répondre,

Chère Reine d’Hongrie ?

Faut avoir du monde,

Voyons la Russie

Et le Roi de Prusse

Avec l’Empereur ;

Faut qu’on vous refuse,

Craignant le malheur.

 

La Reine de Hongrie

Le corps germanique

Soutient son honneur,

Tout cela le pique.

Sont pour l’Empereur

L’Espagne et la France

D’un autre côté

Contre cette puissance

Peut-on résister ?

 

Le Roi d’Angleterre

Mon aimable Reine

Dedans l’Italie

Le Roi de Sardaigne

Soutient sa patrie,

Défend le passage,

L’entrée du Piémont.

Quoi faire davantage ?

Il garde les monts.

 

La Reine d’Hongrie

De cette chicane

Je crains le détour.

Adieu la Toscane,

Tout au premier jour,

Car le Roi d’Espagne

En a grande envie

Dans cette campagne

D’avoir l’Italie.

 

Vos hautes puissances

Pour me soulager

Et faire résistance

Faut vous allier

Avec l’Angleterre

Aussi la Savoie.

Soutenez mes terres

Ou tout est en proie.

 

Les États généraux

D’entrer dans la danse

Sans avoir raison,

On paie la cadence

De ces violons

Nous aimons les bals,

Les grandes assemblées,

Soit l’original

Pour nous attirer.

 

La Reine de Hongrie

L’esprit m’est inquiet

De voir mon pays

Voyant tant de têtes

Tous mes ennemis

L’Espagne et la France,

La Prusse, l’Empereur,

La Czarine en puissance

Et les électeurs.

 

Comment dois-je faire

Pour finir le sort

D’une rude guerre

Avant leurs efforts

À l’entrée de campagne

De nombreuses armées

Dedans l’Allemagne

De tous les côtés.

 

Les Seigneurs de l’armée

de la Reine et de Hongrie

Reine pour conseil

Il faut désormais

Dans un cas pareil

Demander la paix

Au noble Empereur

Et ses alliés

Donnant aux électeurs

La tranquillité.


Numéro
$6999


Année
1742




Références

 Maurepas, F.Fr.12647, p.58-61 - BHVP, MS 549, f°60r-63r


Notes

Qui a bien pu écrire ces incohérentes pauvretés ?