Sans titre
Te voilà donc, ma chère Frétillon1 ,
Après mainte et mainte fessée
Qu’au bordel te donna la prostitution,
En princesse tudesque aujourd’hui déguisée.
Deux aveugles, ma foi, t’ont mise en bon chemin ;
La Fortune et l’Amour : profite de ta chance.
Mais crois-moi, par reconnaissance,
Ne va pas donner au Germain,
Ce que tu reçus de la France2 .
- 1Mlle Clairon est toujours ici, jouant au mieux la Souveraine, entourée d’humbles auteurs qui lui ont fait accroire qu’elle était princesse. Un homme, indigné de toutes ces platitudes, lui a adressé ces vers au lieu d’un madrigal.
- 2Je crois qu’il est inutile d’expliquer la nature du présent : cela s’entend ; qui aura lu les Mémoires de Mlle Frétillon n’aura pas de peine à deviner ce qui n’est point une énigme.
CSPL, II, 251-52