Chanson sur le mariage des filles de
Chanson sur le mariage des filles de Paris
au sujet de la naissance de Mgr le duc de Bourgogne
Quel est donc l’embarras
Qu’on voit en cette ville ?
On va par ci par là
Et partout on fourmille.
Où vont toutes ces filles ?
La raison, la voilà :
Elles cherchent la béquille
Du Père Barnabas.
C’est vous, charmant poupon,
Qui cause ce vacarme ;
Digne sang de Bourbon,
Né avec tant de charme,
Votre mine gentille
Charme votre papa,
Vous voyant la béquille
Du Père Barnabas.
Messieurs les Magistrats
Il faut être habile
De faire tant de contrats
Dans une même ville.
La chose est très utile
Et chacun vous louera
De produire la béquille
Du Père Barnabas.
Fanchon et Magdelon,
Catin, aussi Ninette,
C’est vraiment tout de bon
Qu’il vous faut faire emplette.
Sans être trop coquette
On réussit par là
A trouver la béquille
Du Père Barnabas.
Etes-vous préparées
Pour aller à la noce ?
Tout bien considéré,
Nous irons sans carrosse,
Puis en menant ces filles,
Alors chacun dira
Elles gagnent la béquille
Du Père Barnabas.
Les tables seront dressées
Avec grande bombance,
Il y aura des pâtés,
Du vin en abondance,
Le violon ensuite
Qui toujours chantera :
Vive donc la béquille
Du Père Barnabas.
Mais tout cela passé
Il y aura autre chose,
Vous le pensez assez.
Sur cela bouche close ;
Sans dire davantage
Il en faut rester là,
Crainte de la béquille
Du Père Barnabas.
L’auteur de la chanson
Est un assez bon drôle ;
S’il n’était si barbon
Il jouerait un beau rôle ;
Mais hélas quand il pense
Au grand malheur qu’il a :
Pour lui, plus de béquille
Du Père Barnabas.
Clairambault, F.Fr.12720, p.259
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