Chanson sur l’arrêt du Conseil d’État du Roi du 31 août 1732
Le Roi chassait en ses plaisirs,
Hérault est venu l’avertir
Qu’on publiait un livre, hé bien,
Qui enseignait à vivre
Vous m’entendez bien1 .
Souffrirons-nous que dans tout lieu
On traite de l’amour de Dieu
Que Sa Majesté pense, eh bien,
Si Dieu à la puissance
Vous m’entendez bien.
Supprimez de votre pouvoir
Ce que Loyola ne peut voir.
Le Parlement sans doute, hé bien
Est mis dans la déroute.
Vous m’entendez bien.
Fleury, je le veux supprimer ;
Vous en pouvez très bien penser :
Ce livre est jansénisme, hé bien,
Et je suis moliniste.
Vous m’entendez bien.
Rome qui sait bien son métier
Saura mieux me justifier
La grâce qu’il me donne, hé bien,
Me vient de sa personne.
Vous m’entendez bien.
C’est à présent que je proscris
L’amour de Dieu, très mal écrit
Mes sujets ont défense, hé bien,
De croire en sa puissance.
Vous m’entendez bien.
Je défends donc à mes sujets
D’en garder d’exemplaires faits.
Ouï le rapport… j’ordonne, hé bien,
Qu’à Hérault on les donne.
Vous m’entendez bien.
- 1Chanson sur l’arrêt du Conseil d’État du Roi du 31 août 1732, qui ordonne la suppression d’un ouvrage ayant pour titre Traité de l’amour de Dieu, tiré des Livres saints.
Stromates,I, 311-12
Chanson sur l’arrêt du Conseil d’État du Roi du 31 août 1732, qui ordonne la suppression d’un ouvrage ayant pour titre Traité de l’amour de Dieu, tiré des Livres saints.