Aller au contenu principal

Sans titre

Menin est donc venu se rendre.

Plus d’une autre à son tour viendra.

A voir comme Louis y va,

Il prendra ce qu’il voudra prendre.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

En voyant comm’il se hasarde,

Tout de même que je faisons,

Entre grenadiers je disons :

Ma foi, c’et notre camarade.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

A la tranchée où qu’il se risque,

Tout au proche de l’ennemi,

Le Brutal ronfle autour de li.

Ça li fait comm’ de la musique.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

Tout bourgeois qui le voit paraître

Dit : quand es-tce donc qu’il nous prendra ?

Vaillant et beau comm’ le voilà,

Je voudrais bien l’avoir pour maître.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

Libéral et tout débonnaire,

Aux hôpitaux li même il va,

Je sons tout joyeux, d’où vient ça ?

C’est que je servons notre Père.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

Y n’y a pas jusqu’à son domestique.

Fort brave, il a reçu un coup

D’une bombe à l’endroit du cou

Dont il est mort comm’ça spratique.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi.

 

Vive Louis, tout chacun l’aime.

Toujours content je le suivrons.

D’où vient que jnous épargnerions ?

Il ne s’épargne pas li même.

Verse, verse, allons, Grivois, verse-moi,

Buvons à notre brave Roi1 .

  • 1Chanson d’un joyeux grivois à l’endroit de la prise de Menin, le 4 juin, après six jours de tranchée ouverte par notre bon général Louis XV.

Numéro
$6617


Année
1744 juin




Références

Clairambault, F.Fr.12711, p.41 -  Maurepas, F.Fr.12647, p.37-38 - F.Fr.10477, f°67 - F.Fr.15134, p. 836-38 - Mazarine Castries 3988, p.377-79