

La suppression de la Chambre de justice
Peuples français, soyez joyeux,
Philippe veut voir par ses yeux
Tout ce que Noailles fera.
Alleluia !
Ce prince lorgne, on le sait bien,
Et n'y distingue presque rien,
Mais d'Aguesseau l'éclaircira.
Déjà ce nouveau chancelier1
A pulvérisé sans quartier ;
Le monstre que Rouillé forma2;
Monstre à trois têtes, monstre affreux :
Lamoignon, Portail et Fourqueux,
On vous connait à ce trait-là.
Vos injustices sont des coups
Qui doivent retomber sur vous ;
Un jour du Bourg3 vous jugera.
Votre rage, votre fureur,
Aux enfers même fit horreur,
Et la France s'en ébranla4.
Mais, heureusement abattus,
Vous avez été battus.
Dès ce jour tout se rassura.
Pour bien remettre les esprits,
Qu'on écrase jusqu'aux débris,
Fagon, Des Forts et cœtera.
Ou bien que Rouillé soit pendu.
Il ne faut qu'un grain de perdu,
Le chapelet défilera.
Pour ce docteur et ses suppôts,
Chacun voudrait pouvoir bientôt
Entonner Salve Regina.
Si l'on avait tant de bonheur,
On retournerait de bon coeur
Danser au bal de l'Opéra.
Pour d'Aguesseau faisons des voeux ;
Qu'il soulage les malheureux5,
La confiance reviendra.
Qu'il se fasse honorer longtemps ;
Que personne, devant cent ans,
Ne lui dise des Libera.
Que par lui le prince Régent
Soit juste, pieux, indulgent,
Et tout le monde chantera.
Alleluia !
Numéro $0171
Année 1717
Sur l'air de ... Alleluia
Description
13 x 3
Références
Raunié, II,165-69 - Clairambault, F.Fr.12696, p.265-66 - Maurepas, F.Fr.12629, p.69-71 - F.Fr.13655, p.107-08 - Arsenal 2937, f°136r-137r - BHVP, MS 551, p.344-46
Mots Clefs Chambre de justice, suppression, financiers, Régent, duc de Noailles, Aguesseau, Rouillé, Lamoignon, Portail, Fourqueux, Fagon, Des Forts,