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Couplets sur la nouvelle révolution de Moscovie

Couplets sur la nouvelle révolution de Moscovie1
Air des Pendus
Or écoutez, petits et grands,
L’histoire de l’événement
Que l’on aura grand peine à croire.
Pendant une nuit la plus noire
Douze grenadiers seulement
Ont changé le gouvernement.

Il était environ minuit,
Élisabeth était au lit.
Dès lors elle était endormie
Car elle était sans compagnie,
Quand le prince de grenadiers
Lui tint ces propos
Singuliers.

Air des Grivois2
Et vite ma princesse,
Vite, levez-vous,
Et vite, le temps presse,
Car dépêchez-vous.
Livrez-vous sans tarder
A votre empressement.
Vous connaissez à fond tout
Notre régiment.

Air : Quoi, ma voisine, vous êtes fâchée
Mes enfants, leur dit la princesse,
Que voulez-vous ?
Chacun sait assez la tendresse
Que j’ai pour vous.
Quoique vêtue à la légère,
Je ne crains rien,
Car je sais que les gens de guerre
Trouvent tout bien.

Air de Tous les capucins
Dans la plus prochaine caserne
Elle se glissa sans lanterne ;
Le nombre ne lui fit pas peur,
Prenant la première hallebarde
Elle fit preuve de valeur
Au beau milieu du corps de garde.

Air : J’aurai une robe
Voilà notre Reine (bis)
Eh, pourquoi( bis)
C’est qu’elle est humaine (bis)
J’ai reçu sa foi (bis)

 

Air de la marche des mousquetaires3

Alors les soldats triomphants,

les armes haut, marchant gaiment

La mène au Palais de l'enfant,

criant à la garde en entrant

avant, avant, bas promptement,

connaissez votre commandant.

 

Voilà votre reine3 ,

Voilà votre reine.

Eh pourquoi ?

Eh pourquoi ?

C'est qu'elle est humaine,

C'est qu'elle est humaine,

Sous sa foi,

Sous sa foi.



Air : Que j’aime vos cœurs insensibles
Faites dodo, cher petit prince,
Faites dodo dans le berceau ;
On vous prépare au fond d’une province
Un sort qui peut un jour
Etre fort beau.
Faites dodo.

Air de biribi
Ne tremblez plus, grand Osterman4 ,
Rassurez-vous, régente.
Loin de répandre votre sang
La princesse régnante
Aura soin de votre poupon
La faridondaine la faridondon
Comme de son prince chéri
Biribi
A la façon de barbari
Mon ami.

 

  • 1Chanson sur différents airs sur la révolution arrivée à Pétersbourg la nuit du 6 décembre 1741 à l'occasion du détrônement du petit Czar Jean de Brunswick Bevern, âgé de 16 mois, qui avait été proclamé empereur de Russie le 19 octobre 1740 après la mort de Anna Iwanowna, czarine, sa grand-tante, et à la place duquel le régiment des Gardes et toutes les troups qui étaient à Pétersbourg mirent sur le trône la princesse Elisabeth Petrowna, fille de Pierre Alexiowitz, premier du nom, dit le Grand, czar et empereur de toutes les Russies. (Arsenal 3133)
  • 2Air des Fifres (Arsenal 3133)
  • 3 a b Arsenal 3133 seulement pour tout le couplet.
  • 4Le comte d’Osterman, principal ministre sous le précédent règne, et le comte de Munich, feld-maréchal, furent arrêtés et conduits à la forteresse de Schliesselbourg, accusés d’avoir formé le projet de faire reconnaître la princesse régente, mère du petit Czar, pour son souverain de la Russie, afin d’écarter plus sûrement du trône la princesse Elisabeth Petrowna. Cette princesse, après un procès, leur a fait grâce de la vie ; ils ont été relégués en Sibérie ; le comte d’Osterman a été conduit à Boresewa, près de l’embouchure de l’Obry, et le comte de Munich à Relim. La princesse régente Elisabeth Catherine de Mecklembourg Schwerin et Anton Ulrich de Brunswick Bevern, avec le petit prince, ont été conduits sous une bonne escorte en Allemagne, dans les Etats de Brunswick (Arsenal 3133)

Numéro
$3646


Année
1741




Références

Clairambault, F.Fr.12710, p.27-30 - Maurepas, F.Fr.12646, p.15-17 -  F.Fr.12675, p.410-11 - F.Fr.13656, p.479-80 - F.Fr.15137, p.445-47 (variantes) - F.Fr.15134, p.772-75 -  F.Fr.15140, p.273-75 - F.Fr.15150, p.188-93 - Arsenal 3133, p.463-65 - BHVP, MS 549, f°66v-67v - BHVP, MS 556, p.11-13 - Mazarine Castries 3988, p.10-14 - Mazarine 2356, f°96r-99v