Sur le cardinal de Bernis
Sur le cardinal de Bernis1
Moins religieux que profane,
Bernis à la cour en soutane2
Fut ministre dès qu’il parut ;
On fit pour lui ce qu’il voulut,
Il eut une grande dépense
De sa chute est-ce le signal ?
On dirait que cette Éminence
N’a le chapeau de cardinal
Que pour tirer la révérence.
- 1L’abbé de Bernis avait reçu la barrette de cardinal des mains de Louis XV, le 30 novembre, et quinze jours après il était exilé par lettre de cachet à son abbaye de Saint Médard de Soissons. (R)
- 2… en soutane / Monta si vite qu’on voulut /Ministre puisqu’il le fallut, / Il fit voir sa magnificence./ De sa chute (CLK)
Raunié, VII,299 -Clairambault, F.Fr.12721, p.329 - F.Fr.15141, p.169 - CLK, décembre 1758, t.I, p.406
Pierre de Bernis, d’abord comte de Brioude, très pauvre ; une personne qui s’intéressait à lui, lui envoya de l’argent pour l’engager à venir à Paris ; il le dépensa ; on lui en envoya une seconde fois, en l’avertissant que ce serait la dernière. Il se décida et vint à Paris ; il plut à Mme de Pompadour qui, après plusieurs ambassades, le fit ministre des Affaires étrangères, cardinal, n’étant à peine que diacre, puis archevêque d’Albi ; il fut peu de temps sans être disgracié ; il se retira à Albi. Depuis l’élection de Clément XIV, il est resté à Rome, ambassadeur extraordinaire. (F.Fr.15141)