Noël
Suivi de ses deux pages
Et vêtu de velours,
D’Auvergne1 avant les mages
Vint se mettre à genoux.
Confiteor, Seigneur, mes péchés de jeunesse
J’en demande pardon, don don,
J’en dis mea culpa, la la,
Je quitte mes maîtresses.

Plaignez mon aventure,
Dit-il en soupirant,
Moi seul sans prélature
Je reste au dernier rang.
N’a-t-on pas mis en place
D’Estrées et Massillon, don don
Et les autres paillards la la
De notre même classe ?

Si de la prélature
Tu étais honoré,
Tu lui ferais injure
A dit le nouveau-né.
Retire-toi d’ici, avec ta mine sèche,
Tu fais peur à l’ânon, don don
Le bœuf se sauvera la la
Fais Giles et te dépêche.

En très humble posture
Frédéric2 s’avança
Au dieu de la nature
Un placet présenta :
Soutenez-moi, Seigneur, contre la tyrannie
D’un parent de mon nom don don
Tout mon bien il prendra la la
Même mon abbaye.

Changeons donc de système3 ,
Faisons-nous circoncire,
Renonçons au baptême
Ainsi qu’à l’avenir
Du grand turc ottoman
Je serai le pontife
Au temple de Mahon don don
Je ferai le prélat la la
Et f… des bénéfices.

Des honneurs de l’Eglise
Dit le Régent, hélas,
La seule gaillardise
Ne vous excluerait pas.
Je ne condamne pas le goût des jansénistes,
Je passe les Manons don don
Mais je ne puis la la
Souffrir les quesnelistes4 .

• 1L’abbé d’Auvergne (M.).
• 2Le Prince Frédéric, frère de l’abbé d’Auvergne. C’est contre lui qu’il se plaint au Seigneur (M.).
• 3L’abbé d’Auvergne voyant qu’il ne réussit en rien, prend le parti marqué au couplet (M.).
• 4Suite de l’abbé d’Auvergne (M.).