Sonnet d’une vestale du Régiment
Sonnet d’une vestale du Régiment
Je n’aime mon mari non plus que Belzébuth
Et j’en fais de bon cœur présent à Proserpine.
Car qui m’a mis au pied cette diable d’épine
Pour me faire enrager, a frappé droit au but.
Il ne paie en un mois qu’une fois le tribut,
Et c’est beaucoup pour lui, je n’en fais pas la fine :
Les plus rares trésors qu’eut jadis Messaline
Ne pourraient pas le mettre un coup de plus en rut.
Le pauvret n’a qu’un peu l’apparence d’andouille ;
Encore est-il plus froid que concombre et citrouille
Et l’on ne voit au bout nulle forme de gland.
C’est un homme à sené, c’est un homme à rhubarbe,
Et je suis assuré que le pauvre galant
N’a point dans son harnois ce qui produit la barbe.
F.Fr.9353, f°283v - F.Fr.15017, f°187