Vers sur le choix qu’a fait Son Éminence,

Monseigneur le Cardinal de Fleury,

de ceux qu’il envoie accompagner M. le Maréchal de Belle-Isle

à la diète de Francfort1

Grand Cardinal, la voix publique

Vers la nation germanique

Nomme avec vous pour être ambassadeur

Ce citoyen, cet homme unique,

Ce grand guerrier, ce sage politique,

Dont le choix vous fait tant d’honneur.

Mais, Monseigneur, s’il vous plaît, sous quel titre

Faites-vous partir avec lui

Tous ces petits Messieurs, ces sortes de ministres,

Qui, par vous nommés aujourd’hui,

De l’Empire romain s’estiment les arbitres ?

Sont-ce des espions ? sont-ce des assistants ?

Est-ce un conseil représentant la France,

Ou bien des gens sans conséquence

Qui s’en vont divertir l’Europe à nos dépens ?

N’en déplaise à Votre Éminence,

Belle-Isle eût dû choisir ses gens ;

Des Français il eût pris l’élite,

Il s’y connaît et vous eût répondu

De son choix et de leur conduite ;

Au lieu que tout est confondu,

Car franchement nos volontaires

ne sont qu’un surcroît d’embarras

Pour Belle-Isle et pour les affaires ;

Ils seraient aussi bien à Paris que là-bas.

Ou qu’il vous plaise au moins munir d’une marotte

Chaque sujet de ce détachement

Pour représenter décemment

L’auguste corps de la Calotte

Comme envoyés du Régiment.

• 1Autre titre: Représentations du régiment de la calotte au sujet de plusieurs jeunes gens de Paris, fils de famille, robins, et autres à qui le Roi avait permis d'accompagner M. le comte de Belle-Isle à la diète de Francfort (Arsenal 3133)