Arrêt de la Basoche qui ordonne que le mandement de Monseigneur l'évêque de Laon, donné à Laon le 2 avril 1735…
Arrêt de la Basoche,
qui ordonne que le mandement de Monseigneur l’évêque de Laon, donné à Laon le 2 avril 1735, contre Monseigneur l’évêque de S. Papoul, sera brûlé par la main d’un décrotteur, le premier rencontré au bas du grand escalier de la cour du Palais, le 22 avril 1735
Le mandement de Monseigneur l’évêque de Laon contre celui de l’évêque de S. Papoul nous ayant été envoyé pour statuer en dernier ressort, comme ne valant pas la peine de passer par une juridiction plus éminente que la nôtre, nous aurions examiné ledit mandement et nous aurions reconnu qu’il ne pouvait partir que d’une plume ignatienne dont Monseigneur l’évêque de Laon emprunte ordinairement le secours. Et comme un tel mandement, abstraction faite de son objet, choque toute bienséance divine et humaine, nous aurons jugé qu’il méritait la flétrissure la plus humiliante.
C’est pourquoi, vu ledit mandement daté du 2 avril 1735, de Monseigneur l’Évêque-Duc de Laon ; la matière mise en délibération dans l’assemblée générale de la cléricature du Palais en notre juridiction de la Basoche, nous condamnons ledit mandement de Monseigneur de la Fare, Évêque-Duc de Laon, contre celui de M. l’évêque de S. Papoul, comme furieux et tout à fait indécent, entièrement contraire à la charité chrétienne et à la dignité épiscopale, à être brûlé dans le moment par la main d’un décrotteur, le premier rencontré au bas du grand escalier de la cour du Palais ; et cependant nous permettons le débit dudit mandement, dont la lecture ne peut que faire connaître combien il est méprisant et déshonorant pour l’évêque qui l’a donné. Et sera le présent arrêt imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. Fait en notre assemblée générale du Palais, le 22 avril 1735. Signé Griffon
Et ledit jour, 22 avril 1735, sur le midi, en conséquence du susdit arrêt de la Basoche, ledit mandement a été brûlé par la main d’un décrotteur, le premier rencontré, en présence de moi soussigné, greffier de la Basoche, accompagné de deux huissiers de la juridiction.
Signé : Gribouille.
1754, V,147-48 - Clairambault, F.Fr.12705, p.327-29 - Lille BM, MS 64, p.58-61