Brevet du Régiment de la Calotte pour M. Millon, évêque de Valence

à l’occasion de son mandement sur différents sujets

C’est un faiseur de mandement

Qu’il nous faut dans le Régiment,

Disait le dieu porte-marotte,

Haranguant sa troupe falote.

Messieurs de l’ordre épiscopal

Vous fournirez l’original ;

Car voici Monsieur de Valence,

Avec ses mandements nouveaux

Qui vient ici tout à propos

Pour embellir notre séance.

Petit, léger, vrai calotin,

Protoype de Ragotin,

Diseur de rien, piqueur de table

Et louangeur impitoyable,

Qui ne peut voir d’événement

Sans lâcher quelque mandement.

Il en fera pour les batailles,

Les naissances, les funérailles,

Pour les sièges, pour les combats,

Les grands, les petits avantages,

Pour l’union des potentats

Et surtout pour les mariages.

Ses beaux et doctes mandements

Seront tournés en compliments,

Écrits d’un style romanesque

Où, par un usage grotesque,

L’Écriture mise en lambeaux

Ornera ses jolis tableaux ;

Le monarque et toute sa race,

Le soldat, le peuple français,

Les généraux bons et mauvais,

Chacun y trouvera sa place.

Voulons que chaque mandement

Soit lu dans notre régiment

Jusqu’à ce que l’Académie,

Notre illustre et fidèle amie,

Prenne ce nouveau candidat

Pour parler d’affaires d’État

Et rendre sa gloire complète

En paraphrasant la Gazette.