Nouvelles de la Calotte
Nouvelle de la Calotte, du 14 juin 1731
Encore de ces nouvelles ? dira certain atrabilaire, nous parlera-t-on éternellement de ces ridicules Calotins ? Ridicules, tant qu’il vous plaira, Monsieur le Misanthrope ; il est pourtant sûr que ces Calotins qui vous déplaisent tant, ont l’honneur de plaire à la Cour, à la ville et aux provinces. Leurs Majestés Très Chrétiennes ont même la bonté de s’intéresser à ce qui regarde le Régiment en général, et d’estimer particulièrement plusieurs de ceux qui le composent. Elles ont témoigné de l’impatience pour que la place de général fût remplie ; et le jour de l’élection, elles ordonnèrent au Marquis de Livry, leur premier maître d’hôtel, de leur dépêcher un courrier extraordinaire incontinent après l’élection, pour leur faire savoir sur qui le choix aurait tombé. Plusieurs ministres, secrétaires d’État, ambassadeurs, etc. ont assisté à cette cérémonie. Ce sont des badineries, j’en conviens ; mais des badineries plus divertissantes, plus spirituelles et peut-être même plus instructives que toutes celles qu’on nous a débitées sérieusement sous le nom des sages de la Grèce. Quoi qu’il en soit, voici le compliment que le Sieur Piron, Poète et Orateur du régiment, fit à M. de Saint-Martin, nouveau Général, le jour même de son élection.
M. de Saint-Martin signifia lui-même un exploit d’assignation au feu Roi d’Angleterre Georges I pour lui demander raison d’une succession qu’on lui avait saisie. Sa Majesté lui répondit favorablement et lui fit rendre sa succession.
1732/1735, III,126-27 - 1752, III,126-27