Brevet au Sr de Saint-Far de chevalier porte-coton
Brevet au Sr de Saint-Far, de chevalier porte-coton
Aymon, par la grâce de Dieu, général, etc, l’entière confiance que nous avons en la personne de notre très cher et bien amé Saint-Far, et les différents rapports qui nous ont été faits de sa capacité, dextérité et vigilance à notre service, nous prouvent assez que nous ne risquons rien de lui donner la charge de notre chevalier porte-coton, eu égard aux talents merveilleux qu’il possède, et sa langue prodigieusement longue et large, et aux services qu’il a rendus à notre État en qualité d’officier dans le Régiment des défigurés. À cet effet nous lui avons donné et octroyé, donnons et octroyons par ces présentes, l’office de notre chevalier porte-coton, généralement dans toute l’étendue de notre domaine, c’est-à-dire dans tout le monde, pour par lui en jouir pendant sa vie, de même que des droits et émoluments attachés audit office, flux de ventre, dévoiement et autres nécessités extraordinaires. Voulons et nous plaît qu’il en ait lui seul le profit et le débit. Après en avoir pris pour subsister, défendons à tous curistes et autres de ramasser sur peine de la vie aucunes matières fécales provenant des calotins et calotines, réservant l’entière possession d’icelles à notre chevalier porte-coton.
Entendons qu’il en jouisse et qu’il en vive, qu’il en mange pleinement, paisiblement et sans être inquiété de quelconque, et défendons à tous nos sujets et sujettes de lui faire aucun mauvais tour ; leur enjoignons au contraire de se tenir dans une posture honnête et commode autant que faire se pourra, pour que le procureur dudit office ne perde aucun des droits et émoluments y attachés ; lui permettons même de ramasser dans des fioles les vents provenant de nos calotins et calotines, et de les débiter dans nos États, car tel est notre plaisir. Donné à Miricatouf, le trente-huit d’un des mois de l’année de notre généralat
F.Fr.9353, 308r-309r - F.Fr.15015, f°167r-168v - Lille BM, MS 63, p.148-51