Brevet pour Arlequin
Brevet pour Arlequin
Le dieu porte-marotte,
Au dieu je ne sais quoi, citoyen des forêts,
Salut, folie et paix.
Notre corps, admirant sa conduite falote
D’avoir quitté Paris, le plus beau des séjours
Pour s’enterrer dans une grotte
Et de fuir les mortels pour vivre avec les ours,
Lui décerne à voix haute
Tous les honneurs de la Calotte.
Nous remettons nous-même dans sa main
Le sceptre calotin.
Enjoint à lui par la Folie
De l’accepter malgré sa modestie,
À quitter son désert notre brevet reçu
Sous peine, s’il résiste à cet ordre absolu,
De perdre la parole
Et cet air ingénu
Qui du public l’en rend l’idole,
D’être pesant et malotru,
Même faisant sa cabriole
Et de devenir aujourd’hui
Le fléau de la joie, et le dieu de l’ennui.
Fait je ne sais quel jour et je ne sais quelle heure
Dans je ne sais quelle demeure
Par un auteur du Régiment,
Appelé je ne sais comment.
Lille BM, MS 62, p.495-96
On dirait une fratrasie