Brevet portant permission au S. Debats, imprimeur,
de vendre des livres
De par le dieu porte-marotte,
Nous, Général de la Calotte,
Pour procurer à nos sujets
L’avancement de leurs projets
En composant bibliothèque
Sous notre charge et hypothèque
Où, pour commune utilité,
Ils aient chacun la liberté
D’amasser les nouveaux ouvrages
Des écrivains de tous étages,
Approuvés ou non approuvés,
Selon qu’il leur est réservé.
À ces causes, vu leurs requêtes
Et mûrement fait notre enquête,
Sans aucun trouble ni débat,
Donnons à notre amé Debats
Certificat et privilège,
Quoiqu’il n’aille plus au collège,
De vendre des livres et livrets
Publiquement ou en secret,
Sans pour cela qu’aucun libraire
Lui cause de mauvaise affaire.
Étant informé des talents
Qu’il reçut de Dame Nature
En son esprit et en son sens
Défendons pour notre [sic]
À tous ses amis et voisins
Quand par hasard ou quelque cause
Il vendra livre ou autre chose
Tant pour satisfaire ses désirs
Que faire agréer ses soupirs,
Ou bien si l’on veut mieux encore
Pour servir celle qu’il adore.
À cet effet, nous, connaissant
Son attache et ses soins ardents,
Par ce privilège authentique
Lui permettons d’avoir boutique
Dans l’étendue de nos États
Et d’y mettre enseigne de rats,
L’exemptons en ce de tous droits
Et lui accordons en pur don
Quatre mille écus sur la flotte
Que nous envoie Cupidon.
Aura encore double calotte
Aussi bien que le grand cordon
Qu’il aura toujours en estime
Avec titre de grandissime.
Ce fut fait et signé Torsac.