Brevet d'ambassadeur en Pologne et d'antiquaire de la Calotte
pour l'abbé de Livry (Sanguin)
Momus, par la loi du destin
Maître du monde sublunaire,
Et divinité tutélaire
De tout l'univers calotin,
Au noble et docte abbé Sanguin,
Honneur et charge d'antiquaire.
Connaissant vos rares talents
En tout genre de politique
Cérémonielle et pratique,
Éprouvés dès vos jeunes ans
Par une vive expérience
Dans mainte longue résidence
Près des plus dignes potentats,
Nos vice-rois en tous États,
Instruit des droits de préséance,
D'accueil, de visite, d'abord
Pour les ambassadeurs de France,
Mieux qu'Amelot et Niquefort,
Avec quels efforts de prudence,
De sagesse et d'intelligence,
Organe du plus grand des rois,
Par des discours fermes et graves
L'on vous vit soutenir ses droits
Près du ministre des Algarves.
Puis pour sauver la dignité
De votre auguste caractère
Passant brusquement chez l'Ibère,
Contre les Gaulois irrités,
Avec quelle sagacité
Vous désarmâtes sa colère
Qu'allumait un secret traité.
Ne pouvons faire un choix plus digne
Que de vous, calotin insigne,
Pour faire renaître à Lublin
La société de Babin,
Jadis membre de la Calotte
Et soumise à notre marotte ;
Vous commettons à ce dessein
Agent plénipotentiaire
Près du palatin de Lublin
En pouvoir à ce nécessaire ;
Voulant récompenser de plus
Cette découverte authentique
Qu'ès annales de Sarnitius
En effleurant la politique
Votre talent scientifique
À fait des antiques statuts
De cette sage république,
Vous établissons chroniqueur
De notre histoire cartulaire
Dont en bonne forme et teneur
Au temps où la fève est en fleur
Vous remettrez un exemplaire
À Colombat, notre imprimeur,
À Blanzy, bibliothécaire.