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Brevet à Parifontaine de commandant en chef de la brigade des coureurs du régiment, quoiqu’âgé de 64 ans

Brevet à Parifontaine de commandant en chef de la brigade
 des coureurs du Régiment, quoiqu’âgé de 64 ans1
    Nous, Philippe-Emmanuel de Torsac, Généralissime du Régiment de la Calotte, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.
    L’avantage que nous avons toujours eu de trouver des sujets que la nature a pourvus de rares talents, nous engage aussi à les pourvoir des emplois convenables pour les exercer.
    C’est pourquoi, ayant appris que le Sr. de Parifontaine2 , par une légèreté biscaïenne, quoique par le laps de temps surannée, sans avoir recours aux ruses d’Hippomène3 , avait remporté le prix sur le Sieur de Montesson4 , qui l’a défié à la course après avoir obtenu une dispense d’âge pour entrer en lice avec lui. Nous sommes indispensablement obligés de lui rendre la justice qu’il mérite ; l’étonnement des spectateurs et leurs acclamations nous obligent de manifester son triomphe avec pompe, pour donner de l’émulation à nos officiers et leur faire sentir qu’en tout temps l’on peut faire des prodiges. Celui-ci nous a paru d’autant plus étonnant qu’on a vu renaître en lui sa première vigueur, et que le nombre des années n’a servi qu’à augmenter sa force et sa vitesse pour humilier un jeune téméraire qui a osé lui faire un pareil défi. Et comme il est de l’intérêt et de l’honneur du corps que nous commandons, d’éterniser les actions de ceux qui le composent pour le rendre de plus en plus florissant : ouï le rapport du Sieur de la Billardière5 , licencié en l’Université de Bulle6 , qui a fait le signal de la course, nous avons ordonné au Sieur Planti7 , grand maréchal de nos carrousels, de lui donner le prix, après l’avoir fait annoncer par nos Hérauts d’armes au son des trompettes, timbales et tambours, pour rendre son triomphe plus mémorable. Et désirant en même temps lui témoigner l’estime que nous faisons de sa personne, nous avons résolu de l’honorer du commandement de la brigades des coureurs de notre Régiment, avec permission de porter sur le fronton de son bonnet la marotte en sautoir avec le bâton. Et par une distinction particulière, nous voulons qu’au lieu de calotte au côté droit, il porte une tortue d’or en relief, comme une marque symbolique de sa vitesse et sa légèreté.
    Aymon

 

  • 1 Il paria contre le Sieur de Montesson, âgé de 23 ans, d’arriver plutôt que lui au pont tournant des Tuileries. Ses forces n’égalèrent pas son courage ; l’haleine lui manqua d’abord (M.).
  • 2 Lieutenant des gardes du corps (M.).
  • 3Il jeta une pomme d’or courant contre Atalante (M.).
  • 4Exempt des gardes, âgé de 23 ans (M.)
  • 5Chef de brigade, cordon rouge (M.).
  • 6Il n’a étudié que dans ce village (M.)
  • 7Aide-major, tous deux juges de la course (M.).

Numéro
$4047





Références

1725, I,176-79 - 1726, 124-26 - 1732/1735, I,175-77 - 1752, I,175-77 - F.Fr.9353, f°59v-60v  -F.Fr.15016, f°73r-74v - F.Fr.20036, p.221-23 - F.Fr.25570, p.159-60 - BHVP, MS 663, f°157v-161r - Institut, 647, f°93r-96r - Bordeaux BM, MS 700, f°163r-166r - Grenoble BM, MS 587, f°83v-84v - Lille BM,MS  64, p.263-67 - Lyon BM, MS 754, f°38r-39v