Brevet à M. Dodun, contrôleur général

De par Momus, dieu libéral,

À Dodun, notre amé féal,

Soit à séance première

Par estime particulière

À cause de son grand renom

Donné la calotte de plomb.

Nous, protecteur de la Marotte,

Premier père de la Calotte,

Curateur de l’autorité,

Du plein pouvoir et liberté

De faire et créer des ministres

De tous états, nobles ou cuistres,

Qui puissent régler sagement

Les affaires du Régiment,

Voulons que le Colloredo

Nonobstant clameur de haro,

Puisse sans faire de courbettes

Avoir le droit de pirouettes

Et l’exercer impunément

Envers et contre tout client

Qui de lui voudra quelque grâce.

Pour ce, lui donnons tant d’espace

Qu’en tel cas besoin est requis.

Défendons à tous beaux esprits,

Soit par des injustes critiques

Ou par des écrits satiriques,

Le traiter d’insolent fripon,

À peine de punition.

Défendons à toutes nos filles,

Laidrons, belles et gentilles,

Membres de notre auguste corps

De jamais lui faire en amour

Mauvais présent qui puisse cuire

Tel que naguère le beau sire

En prit, faute de chasteté,            

Avec dame de qualité.

Plus, lui donnons une médaille

Afin que la présente vaille

À le préserver du danger

Lorsqu’en pleine eau voudra nager.

Voulons que le présent brevet

Soit scellé de notre cachet

Pour être annexé promptement

Aux archives du Régiment.