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Chanson calotine sur M. de Bernage, prévôt des marchands de la ville de Paris

Chanson calotine sur M. de Bernage,

prévôt des marchands de la ville de Paris1
Dieu de la gent falotte,
Charmant porte-marotte
Du prévôt des marchands,
Récompense les talents
De sa rare prudence
Et de sa prévoyance.
Tes suppôts satisfaits
Admirent les effets
Pour l'ordre et l'abondance.
Toi-même eus-tu mieux fait ?
Qu'il ait double calotte
Avec double marotte
Et qu'il soit intendant
Des fêtes du régiment2 .

 

  • 1Chanson calotine sur M. de Bernage, prévôt des marchands de la ville de Paris à l'occasion du bal qui fut donné à l'hôtel de ville le dimanche gras 28 février 1745
  • 2On a déjà vu en 1744 un échantillon des talents de M. le prévôt des marchands, surtout à son feu du 10 septembre, en réjouissance de l’heureuse convalescence de Sa Majesté. Mais à nouveau triomphe, nouveaux lauriers. Il s’est surmonté dans les fêtes qu’il a données au nom de la ville de Paris à l’occasion du mariage de M. le dauphin qui fut célébré à Versailles le 25 février 1745. Il y avait sept salles dans les places et carrefours où l’on dansa toute la nuit du mercredi 24, où l’on assommait le peuple avec du pain et des grosses viandes qu’on leur jetait des buffets disposés en théâtre, ce qui occasionna beaucoup de désordre et point d’amusement – Le 28, jour du dimanche gras, il y eut aussi grand bal à l’Hôtel de ville, dont on avait superbement décoré la cour et les salles à ce sujet ; mais personne ne fut content du peu d’ordre qui s’y trouva. Le prévôt des marchands, sans juger de l’étendue du terrain, avait donné trois fois plus de billets qu’il n’en pouvait contenir, et les avait donnés avec si peu de choix qu’il y avait plus de domestiques que de maîtres qui en avaient ; aussi les vendait-on publiquement, ce qui fit si mauvaise compagnie et si grande cohue que tous les honnêtes gens avaient du regret d’y être allés ; ajoutez à cela que les rafraîchissements y manquèrent de très bonne heure, que ceux qui avaient bu un coup jetaient les bouteilles à terre, en sorte qu’on pataugeait dans le vin et les liqueurs confondues, des viandes, du pain ; et il revint très peu d’habits de masque qui ne fussent souillés de graisse ou d’autre vilenie. - Il y eut beaucoup de personnes qui se trouvèrent mal de la trop grande presse, d’autres qui furent blessées, beaucoup qui perdirent leur compagnie sans se retrouver, étant séparés et entraînés par des flots qui ne finissaient pas. Ceux même qui y étaient le plus commodément, c’est-à-dire assis d’une fesse, avaient encore la gêne de ne pouvoir pas quitter leur place sans risquer de passer le reste de la nuit debout, comme presque tout le monde. - Voyez un brevet du régiment de la calotte qui a été fait sur lui à ce sujet [$4461].

Numéro
$4710


Année
1745




Références

Clairambault, F.Fr.12713, p.77 (air noté) -Maurepas, F.Fr.12648, p.90 (air noté) - F.Fr.10477, f°229 - Arsenal 3133, p.579 - Mazarine Castries 3989, p.169-70 - Bois-Jourdain, III, 119-20