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Arrêt qui établit la Marquise de la Vrillière présidente de filles de joie

Arrêt qui établit la Mar. de la Vril.
Par arrêt du Conseil d’État,
Et de l’avis du grand sénat
Qui régente dans la Calotte,
À toute gent porte-marotte
Nous a plu de faire savoir
Que, voulant aux besoins pourvoir
De mainte jeunesse novice,
La préserver de chaude-pisse
Et tels autres fruits trop malsains
Que vont cueillir auprès nonnains
De la déesse de Cythère
Ceux en qui la nature opère
À dix-sept ou dix-huit ans
Le feu par lequel nos parents
D’autres parents ont mis au monde,
Feu qui race humaine féconde,
Et si Dieu plaît fécondera
Jusqu’à tant que nous jugera
Le créateur de notre espèce.
À ces causes, par grâce expresse,
Pour tous les jeunes gens susdits
Qui viennent offrir à Cypris,
Donnons titre de Présidente,
Grande Prêtresse, Gouvernante,
À celle dont l’habileté
A dirigé Sa Majesté
Dans les vergers de la déesse.
Ajoutons le titre d’Abbesse
De tous les convents de Paphos.
Item, pour prévenir les maux
Par où souvent se décrédite
La plus belle fleur et l’élite
Des nonnains qui dans ces convents
À Vénus portent leur encens,
L’autorisons à la visite
De celles que leur zèle invite
À se mettre en religion
Et vaquer à dévotion
Selon le rite et la pratique
Donnés par le dieu prolifique.
Et sera le présent arrêt
Lu, crié, mis, où besoin est.

 

Numéro
$4062





Références

1725, II,112-14 - 1726, 253-54 - 1732/1735, II,108-09 - 1752, II,108-09 - F.Fr.9353, f°294v-295r - F.Fr.15017, f°185r-186v - F.Fr.20036, p.254-56 - F.Fr.25570, p.839-40 - BHVP, MS 664, f°5v-7v - Grenoble BM, MS 587, f°97v-98v - Lille BM, MS 65, p.340-43


Notes

La marquise de la Vrillière était réputée avoir déniaisé le jeune Louis XV