Epitaphe de la veuve d’un médecin (P.R.) qui s’est acheté un tombeau à Londres en 1735.
Épitaphe de la veuve d’un médecin (P.R.) qui s’est acheté un tombeau à Londres en 1735
Si reposer veux voir l’inquiétude [sic]
La défaillance et la sollicitude,
Passant, arrête, et va dans ce tombeau
Considérer de près Françoise Lau.
Trop bien liras dans sa physionomie
Que défiance avec elle est unie,
Et que là-bas reposant en commun,
Inquiétude et Françoise sont un.
D’amis, de biens, en son vivant comblée,
D’amis, de biens, elle se crut privée,
Plaisirs riants la venant assaillir
D’elle avec pleurs, se virent accueillir.
À soixante ans la pauvrette en veuvage
Seule se vit en son petit ménage.
Moyens n’ayant, avec moyens puissants,
Elle cherchait des serviteurs jeûnant.
Puis d’héritiers ne voulant faire emplette
Force lui fut de se loger seulette
Et ne trouva, quand son œil s’obscurcit,
À l’œil du corps, supplément de l’esprit.
Lors cet esprit poursuivant à grand’erre,
Deux fois le fut quêter en Angleterre,
Chercha repos et n’en trouvant gratis,
Avec son or s’y vendit à bas prix.
Or donc priez qu’ici bas aveuglée
Son âme soit là-haut illuminée.
1735, IV,29-30 - 1752, IV,25-26
On s'explique mal la place de ce texte, d'ailleurs très peu clair, dans des recueils de calotte.