Brevet calotin pour Mlle Bari
Brevet calotin pour Mlle Bari
De par le dieu de la marotte,
Nous, général de la calotte,
Ordonnons à tous calotins,
Fût-il même atteint de farçin
Et quelque chose davantage,
Eût-il suspensoir ou bandage,
Ou de ces mordants fantassins
Pullulant chez maints capucins,
De faire droit à la prière
De Bari, notre lunetière.
Car pour telle nous l’agrégeons,
Par ce brevet que lui donnons.
Voulons, dis-je, que sans réserve
Auprès d’elle chacun s’énerve
Et fasse, à cette belle enfant,
Ce que ses yeux vont désirant
Et qu’on n’ose pourtant lui faire
Crainte d’en perdre luminaire,
Car son nez, par trop avancé,
Fait reculer le plus osé.
Et le tout pour la récompense
Du zèle et de la véhémence
Avec laquelle elle défend
Le cul sifflé du régiment.
Voulons au surplus la conjoindre
À Patau, notre décrotteur,
Pour la nourrir de son labeur.
Fait en l’an où Dame Justice
Aux scélérats devint propice
Et se moquant de Dieu et des humains
Sur l’innocent appesantit ses mains.
Turin, p.92-94