Sans titre
Enfants de Saint-Benoît, sous la guimpe ou le froc1 .
- 1Une vieille marquise, à laquelle est resté le goût des gentillesses poétiques qui faisient les délices de la cour au commencement de ce siècle, voulut ces jours-ci mettre à l’épreuve la facilité du chevalier de Boufflers, en lui demandant un sonnet sur les bouts-rimés les plus bizarres qu’elle put trouver. Il les remplit ainsi (Kageneck) /fn],
Du calice chrétien savourez l’amertume.
Vous, musulmans, suivez cette triste coutume,
Buvez de l’eau pendant que je vide mon broc.
De vos raisonnements moins ébranlé qu’un roc
Je crains peu cette mer de souffre et de bitume
Où vos sots docteurs ont coutume
De noyer les Titus et les rois de Maroc.
Quel que puisse être le maroufle
Que vous nommez pape ou mouphti,
Je ne baiserai point son cul ni sa pantoufle.
Prêtres noirs qui damnez Marc-Aurèle ou Xam-Ti,
Par qui Confucieux comme un lièvre est rôti,
Le Diable qui les brûle est celui qui vous souffleLa dévote octogénaire fit un grand signe de croix et promit que si elle s’avisait encore de faire faire des vers, elle se chargerait plutôt d’y fournir la raison que la rime (Kageneck).
Numéro
$5578
Année
1781 août
Correspondance secrète, t.I, p.422 - Kageneck, p.328
Références